C’est dans l’enceinte de la rédaction du Parisien Magazine que C215 appose cette fresque dédiée à l’affaire Dreyfus. En cette occasion, il quitte la rue où d’ordinaire il s’exprime pour renouer avec la tradition des grands peintres de jadis. Peintres qu’il vénère avec un attrait tout particulier pour Le Caravage dont il restitue les œuvres sur les murs des villes qu’il traverse, dont il s’inspire du trait, de la tension, du modelé.
Originaire de la très francilienne Vitry sur Seine, C215 n’est pas un street artiste comme les autres. Christian Guémy selon l’état civil, il se barde de diplômes, entre autres un doctorat d’Histoire de l’art. Son trait s’en ressent, qui s’anime d’une flamme à la Van Gogh, s’oxygène d’impressionnisme. Partout il sème ses œuvres, parois, portes, boites aux lettres. Sa fille est son modèle préféré.
Mais la série « Douce France » oriente notre regard sur une facette plus sociale de son travail, puisqu’il y représente les figures qui font notre pays, sa culture, sa force, sa valeur, ce qu’elle a de plus beau, de plus glorieux … ce qu’elle a de plus sombre également. Observateur, juge ou militant ? On se souvient du portrait de Christine Taubira, engagé, de celui plus critique de Bernard Tapie … Emile Zola & Alfred Dreyfus se veut hommage certes, mais aussi mémoire. Mémoire de ce que notre pays peut faire de plus atroce et de plus combatif. De plus injuste et de plus républicain. De plus rétrograde et de plus visionnaire.
Avec cette fresque, C215 investit le street art d’une mission de transmission, d’enseignement, de sensibilisation. Les livres de classe sont négligés ? Qu’à cela ne tienne, inscrivons notre Histoire sur les parois de nos cités. Pour rappeler que cela fait partie de notre présent, que c’est notre richesse, notre fierté. Ou quand l’art devient le seul vecteur de notre identité ?
Et plus si affinités
http://www.c215.fr/C215/HOME.html
