Exposition : DÉTECTIVE, fabrique de crimes ?

Gallimard, Joseph Kessel, Simenon … le magazine Détective eut des parrains prestigieux et un parcours particulièrement marquant dans l’Histoire de la presse à sensation. Cet hebdomadaire emblématique donna ses lettres de noblesse aux faits divers, dans le sillage des canards sanglants du XIXeme siècle.

Technique rédactionnelle, usage innovant de la photographie, le journal scrute les grandes affaires judiciaires de l’Entre Deux Guerre (scandale Stavisky, dossier des Soeurs Papin, …) comme le milieu mafieux ou l’univers de la prostitution. Privilégiant trop souvent le spectaculaire et le racoleur au dépend d’une exactitude informative, Détective va néanmoins fasciner un public avide d’horreur et de frissons.

La Bibliothèque des Littératures Policières lui consacre une exposition particulièrement éclairante quant aux rouages qui composent ce succès et aux dérives qu’il occasionne. Très bien documentée, séquencée par thématiques claires, Détective, fabrique de crimes ? décortique une logique d’amplification qui ressemble beaucoup à ce que nous constatons actuellement via les réseaux sociaux.

Flatter les instincts et les attentes d’un lectorat voyeuriste, modifier l’information pour plonger dans le monstrueux, Détective reflète les problématiques des organes de presse actuels. Comme quoi rien n’a changé, et le crime fera toujours vendre, surtout lorsqu’il est ainsi présenté, à l’image des spectacles du Grand Guignol, sanglants, horribles et moralisateurs ?

Et plus si affinités

http://www.paris-bibliotheques.org/detective-fabrique-de-crimes/

https://bibliotheques.paris.fr/Default/doc/QUEFAIRE/9423/exposition-detective-fabrique-de-crimes

Dauphine De Cambre

Posted by Dauphine De Cambre

Grande amatrice de haute couture, de design, de décoration, Dauphine de Cambre est notre fashionista attitrée, notre experte en lifestyle, beaux objets, gastronomie. Elle aime chasser les tendances, détecter les jeunes créateurs. Elle ne jure que par JPG, Dior et Léonard.