Studio 54 : histoire d’un club devenu culte

affiche du documentaire Studio 54

A peine sortis du flamboyant Halston, nous avons voulu en savoir plus sur cette période spécifiquement fascinante des early Eighties. Le disco, les paillettes, la libération des femmes, les fiertés homosexuelles, le business de l’entertainement … comme un écho à la série de Ryan Murphy, le documentaire Studio 54 de Matt Tyrnauer raconte l’histoire d’un succès planétaire … et d’une chute mémorable.

Un cheval sur le danfloor

Bianca Jagger en robe de soirée juchée sur un cheval blanc au milieu d’un dancefloor aveuglé de spots, avec autour d’elle des centaines de danseurs surexcités dont une grande partie de la jet set new-yorkaise, Halston bien sûr, Liza Minelli, Elizabeth Taylor, Basquiat … : une soirée parmi d’autres qui ont fait la célébrité du Studio 54. Fondé en 1977 dans un quartier pourri de Big Apple par deux copains d’enfance, Steve Rubell et Ian Schrager, la boite de nuit va surfer sur la vague disco pour s’imposer comme un monument de la pop culture.

Paradis terrestre

Tous les soirs depuis son ouverture jusqu’à son terme, une foule se presse à l’entrée de ce club devenu culte, priant les cieux et le videur Marc Benecke de les laisser pénétrer un paradis terrestre que d’aucuns qualifieront de « parc d’attraction pour adultes ». A l’intérieur de cette ancienne salle de spectacles, des décors et des costumes délirants, une ambiance fabuleuse, des fêtes d’anthologie … de la musique à pleins décibels, des danseurs échevelés, des personnalités exacerbées … le tout saupoudré de beaucoup de drogue, de sexe et de fric.

Le prix de la fête

Beaucoup, beaucoup trop. Le paradis va devenir un enfer. Fiscal, judiciaire. Emportés, aveuglés par un succès foudroyant, Rubell et Schrager vont prendre de grandes libertés avec les autorités en général et le fisc en particulier. Ils y laisseront leur entreprise, leur fortune, avec à la clé un passage derrière les barreaux. Le prix de la fête ? La période, malgré une crise économique violente, est à l’insouciance. Pour fuir les soucis du quotidien, on s’échappe par tous les moyens, sans limite. Trente-trois mois durant, le Studio 54 va incarner cette extravagance.

Enthousiasme créatif

Témoignages et documents d’époque à l’appui, Matt Tyrnauer évoque les différentes phases de cette aventure. L’enthousiasme créatif occupe une grande part de son récit : le côté inédit du projet, la création de la boite en elle-même, comment elle fut pensée, agencée, l’équipe mobilisée pour donner corps au concept. Et puis il y a le business model, la gestion de l’événementiel, la stratégie de communication forgée par Rubell pour attirer du public, séduire les médias … et finalement accoucher d’un phénomène de société.

Un havre de paix

Libération sexuelle, émancipation de la femme, reconnaissance des homosexuels, le Studio 54 constitue un havre de paix et d’entente pour des communautés mises à mal dans une ville particulièrement violente. Monsieur Tout le Monde peut y côtoyer des stars sans que cela pose problème, on s’y sent en sécurité, protégé au point d’en oublier les réalités de la vie. Le sida va bientôt percuter cette frivolité nonchalante tout comme les overdoses et les faillites. Là aussi, le documentaire est particulièrement édifiant sur l’ampleur du séisme.

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Et la persistance du mythe. Cette période fut initiatrice à plus d’un titre ; les fondateurs du Studio 54 ont su capter l’air du temps, proposer un concept totalement nouveau qui répondaient aux attentes du public. Leur logique, leur démarche ont fait école depuis et restent incontournables.

Et plus si affinités

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Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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