Trouvaille Musique : Kerala Dust

Kerala Dust

Dans la série OVNI musical de haut vol, je demande Kerala Dust. J’invoque, devrais-je dire, tant la musique du trio londonien à quelque chose du sorcier. Preuve faite avec « Violet drive ».

Un univers mélodique singulier

Ce single sorti début octobre 2022 appelle un album du même titre à venir en 2023 et complète une liste déjà très fournie de compositions du même acabit : 2016 Motions – 2017 Late sun – 2018 The Chain et Francesca’s frames – 2019 Closer et Magdalena, une production régulière d’EP plus un premier album Light, West daté de 2020, avec à la clé un univers mélodique très singulier.

Un croisement entre folk, rock, new wave, jazz sur un socle electro, une musique ensorcelante et létale, sinueuse et menaçante, où pullulent les héroïnes destructrices errant sur des routes sans fin, entre soleil, désert et vent. Organique pour le moins, viscéral forcément, entêtant et déroutant, hypnotique à tout point de vue…

Une tempête qui ne demande qu’à éclater

L’univers forgé par Edmund Kenny, Harvey Grant et Lawrence Howarth porte une tempête qui ne demande qu’à éclater, mais quand ? Le caractère répétitif des cadences a quelque chose quelque chose du stoner, le rythme entêtant, rehaussé par des sonorités électroniques froides, des veloutés synthétiques, semble une lo-fi étrange, escarpée, stressante.

L’étoffe de ces harmonies où se répondent Tom Waits, The Velvet Underground, Nicolas Jaar, Rüfüs du Sol, Radio Head même, entremêle des sons spécifiques qui se fondent dans l’ensemble sans totalement s’y dissoudre. Et par-dessus des paroles alambiquées, des lyrics travaillés en finesse qui finissent de fasciner l’oreille.

Élégance d’un style en rupture

Exemple avec « Night bells – Arizona », premier morceau de l’album Light, West, avec ce chuchotement continu en fond comme une voix dans la tête, « Amsterdam », ce travail si particulier du son et de la mélodie, des percussions, quelque chose d’une mécanique au bord de la rupture, l’incongruité d’une guitare presque funk sur « Phoebe » qui s’apprête pourtant à liquider quelqu’un, elle-même peut-être… ou pas ?

Déséquilibre racé, élégance d’un style en rupture, thématiques obscures, poétique sulfureuse et ésotérique, Kerala Dust puise dans des références prestigieuses sans jamais les singer, d’où un ADN sonore très typé, identifiable à la première audition. Et un véritable recueillement dans l’interprétation, une sorte de lévitation qui prend au cœur. Bref, Kerala Dust a tout d’un grand, d’un très grand groupe.

Et plus si affinités

Pour en savoir plus, consultez le site de Kerala Dust.

Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !