SAS – Rogue Heroes : une putain de réussite !

The ARTchemists Rogue Heroes

Cela faisait un certain que je voulais m’y mettre, je m’y suis enfin mise et franchement je regrette d’avoir autant attendu : car Rogue Heroes est un pur régal, un bonheur de série, un vrai plaisir !!! Et une putain de réussite !

Un bataillon fantôme

Rogue Heroes : héros et voyous. Tout est dit. C’est de bad boys pur jus dont nous allons entendre parler. Ceux qui créèrent le SAS, le très britannique Special Air Service, qui a collé le dawa dans le désert égyptien, empêchant ainsi Rommel et ses troupes de se ravitailler, donc de progresser, donc de conquérir l’Afrique du Nord. Il s’en est fallu d’un cheveu, car à la base, les troupes de Sa Majesté avaient du mal à s’en sortir face aux méthodes musclées de l’armée allemande.

C’était sans compter avec la combativité d’un trio de militaires anglais un brin rebelles qui composèrent un bataillon fantôme de franc-tireurs complètement barrés, des tueurs indomptables, des forts caractères incapables de se soumettre à la discipline militaire. En un mot, des protopunks, c’est du moins ainsi que les présente Steven Knights à qui l’on doit par ailleurs … The Peaky Blinders. Et Rogue Heroes de s’en inspirer au moins au niveau de la bande originale (où pullulent AC/DC, The Damned, The Clash et autres icônes punk rock) et du façonnage des personnages.

Inventer la guerre de demain

On ne va pas se le cacher : les rogue heroes pourraient être les fils de Thomas et Arthur Shelby. Ingérables, tacticiens, borderline, fonceurs également, poètes aussi. Ils ne reculent devant rien, inventant la guerre de demain à grand renfort d’actions commando, de massacre au couteau et de cuites monumentales. Envoyés par delà les lignes ennemies en mode Inglorious Bastards, ils font du dégât, beaucoup de dégâts. Ils y restent aussi, physiquement, mentalement.

Les deux saisons de la série suit leur progression, depuis le désert égyptien jusqu’en Sicile puis en Italie, tandis qu’ils ouvrent la voie aux troupes alliées dans la reconquête de l’Europe. L’occasion pour nous de plonger tête la première dans ces univers peu connus, avec un luxe de détails qui fait écho à Band of Brothers 1 et 2 et Masters of the air. C’est que la guerre en Afrique et le débarquement italien sont peu évoqués dans nos livres d’histoire.

De la graine de guerriers

Si la série insiste sur le fait qu’elle n’est pas un cours magistral, il n’en demeure pas moins, qu’inspirée par le livre de Ben Macintyre, elle propose un récit pour le moins vraisemblable et c’est d’ailleurs le côté comique de l’histoire. Car les aventures rocambolesques de nos rogue heroes n’ont rien d’inventé. Ces types étaient donc de la graine de guerriers qui n’avaient pas froid aux yeux, aussi motivés et efficaces qu’indisciplinés et retors.

Une version britannico-militaire du désormais classique : « les gentilles filles vont au paradis, les garces là où elles veulent aller » ? il y a de ça, sachant que nos rogue heroes ont tout à fait conscience qu’ils sont « expendables » et en profitent pour être encore plus ingérables. Il faut cela pour survivre dans ce conflit mondialisé où, face à la barbarie nazie, les Alliés se tirent la bourre. Espions en tout genre et de tous bords, résistants qui trahissent, mafia qui veille et se vend au plus offrant, l’éventail est large qui brouille les pistes.

Et nos loulous, remarquablement incarnés par une pléiade d’acteurs particulièrement énergiques (big up à Jack O’Connel, inégalable en Paddy Maine) de foncer au milieu de tout ça, bondissant d’une oasis à un port sicilien en scandant des vers de Yeats et en se bourrant la gueule au whisky. Jouissif !

Et plus si affinités ?

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Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !