The Tomorrow war : retour vers l’alien du futur

affiche du film tomorrow war

The Tomorrow war: le film de Chris McKay vient de débouler ce 2 juillet sur Amazon Prime Vidéo avec force annonces de presse, teasers, et tout le tralala médiatique qui accompagne le lancement de ce genre de blockbuster. Sauf que la sortie se fait directement sur la plateforme VoD qui a lâché 200 millions de dollars pour acheter les droits à la Paramount et s’offrir un pur cocktail d’anticipation.

Éradiquer l’espèce humaine

Dans Tomorrow War, il y a « tomorrow » : c’est donc de demain (aka 2051 pour les intimes) qu’un groupe de soldats déboule dans une spectaculaire gerbe de lumières au milieu de la finale de la coupe du monde de football 2022. Venu du futur via un portail temporel à la mode Terminator, le commando profite de la retransmission planétaire de l’événement pour prendre la parole et annoncer à des milliards de téléspectateurs médusés qu’il vient de l’avenir … où une espèce d’aliens a entrepris d’éradiquer le genre humain, réduit à 500 000 têtes. Le temps presse, les effectifs manquent, bref il va falloir que les anciens se bougent si ils veulent préserver leurs héritiers de ce véritable fléau. Les grandes puissances du monde entier font donc cause commune pour intervenir et épauler l’effort de guerre.

Parachutage dans le futur

Comment ? En parachutant des contingents de quidams tirés au sort dans le futur afin d’aller combattre ces extra-terrestres dont ils ne découvrent les charmantes et voraces singularités qu’une fois sur place, armés de leur petit fusil, sans préparation aucune (pas le temps, ça urge vraiment) ni équipement, bref des bleus de bleu qui y restent pour la plupart au moment d’un atterrissage musclé. Seuls 30 % des appelés reviennent et il faut voir dans quel état. C’est donc dans ce contexte pour le moins tendu que Dan Forester, vétéran de la guerre en Irak et prof de sciences passionné, est enrôlé et balancé dans cet enfer … où il va retrouver sa fille adorée, avec 30 ans de plus, une armada de diplômes, un grade de colonel et la ferme intention de sauver le monde et l’humanité ou ce qui en reste des Whitespikes.

Charmantes bébêtes

Les Whitespikes … tous les amateurs de films de science-fiction et d’horreur le savent : il vaut mieux jouer l’invisible que d’exposer un monstre raté à l’écran. En l’état, il faut reconnaître que ces whitespikes sont particulièrement convaincants ; nous les découvrons en même temps que les appelés parachutés avec le héros et très sincèrement, l’effet est flippant. Quelque chose comme un croisement entre la créature d’Alien, le guerrier de Predator, les bestioles de Riddick ou Starship Troopers … éventuellement une petite touche de Lovecraft, un côté micro Cthulhu. Bref ça passe crème et on se dit en les observant que c’est mal barré pour Dan, sa gamine et le reste de l’humanité. D’autant que ces charmantes bébêtes jouent la carte du foisonnement sauvage, évoluent comme des fauves et se reproduisent comme des lapins.

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Atmosphère apocalyptique

Le tout dans une atmosphère apocalyptique, là aussi particulièrement bien servie par des effets spéciaux aux petits oignons, qui soulignent le côté fin du monde – Jugement dernier – on l’a bien mérité. Parce que larvé au cœur du scénario comme un bébé alien dans une cage thoracique, il y a un p’tit cadeau, une bombe à retardement climatique nichée sagement dans un permafrost que nous nous obstinons à faire fondre avec nos conneries. C’est là que le scénario fait une intéressante embardée pour sortir du schéma classique du film d’anticipation et s’offrir au passage un petit clin à l’inégalé The Thing de Carpenter, après avoir à maintes reprises salué les classiques du genre cités plus haut. L’ensemble se dévore, malgré quelques incohérences et discours niaiseux sur l’importance de la cellule familiale, ainsi qu’un cousinage certain avec Edge of tomorrow qu’il sera intéressant de visionner en parallèle.

Une prod impeccable

Le fer de lance de cette prod impeccable : les scènes d’action bien sûr, d’épiques combats où tout se joue à un quart de seconde, avec le sens du sacrifice, la perception de l’urgence, toussa, toussa … la recette est ultra efficace. Et on comprend mieux en regardant ces images pourquoi Amazon a mis autant de fric sur la table pour sortir The Tomorrow War en streaming ; dans la guerre des plateformes qui fait actuellement rage sur fond de pandémie et de confinements à géométrie variable, afficher ce type de film en exclu, c’est s’imposer stratégiquement à la fois dans l’univers des gros producteurs de ciné (le film a initialement été cornaqué par la Paramount, je le rappelle) et face au monstre Netflix, tout en affirmant son style, ses choix d’une programmation plus axée sur le spectaculaire et l’action.

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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