
On ne présente plus Christian Lacroix : ses costumes chamarrés inspirés de ses origines arlésiennes, son goût pour les étoffes soyeuses, les broderies éclatantes… Depuis qu’il a déserté les catwalks, c’est entre autres sur scène que Lacroix s’épanouit : c’est cette facette de sa carrière qu’explore l’exposition du CNCS. Théâtre, opéra, danse : le parcours revient sur cette histoire d’amour et d’inspiration aussi baroque que fertile.
Une impressionnante énergie
150 costumes sont ici répartis selon deux axes, chronologique et thématique. Les motifs, les textures, les influences dialoguent ainsi avec les différentes périodes créatives d’un Lacroix fortement attiré par l’esthétique des XVIII et XIXe siècles. Provence, Camargue, Espagne, Venise, les inspirations sont ancrées dans le Sud, la culture méditerranéenne. Mais l’énergie, elle est contemporaine, joyeuse, élégante et audacieuse à la fois, spectaculaire, impressionnante.
Un cérémonial visuel
Ainsi le costume de scène selon Lacroix s’avère un pont jeté entre l’Histoire, la fantaisie, l’architecture du vêtement et la dramaturgie. Le couturier emprunte aux archives, s’inspire des vêtements d’autrefois. Si l’exposition dévoile des pièces remarquables, des « beaux objets », elle en révèle par ailleurs les étapes « fabrique » – croquis, découpes, textile brut, retouches ; chaque création apparaît ainsi comme un acte unique, un cérémonial visuel.
Costumes et magie théâtrale
En ce sens, l’exposition se veut manifeste : le costume comme moyen de dramaturgie, la couture comme forme de pensée, l’artisanat comme vision. La scénographie de Véronique Dollfus prête vie à ces tenues, les éclairages du musée subliment les reflets satinés, les jeux d’ombre font vibrer les volants, sa disposition apporte une atmosphère dramatique à l’ensemble. On saisit alors en quoi le costume joue véritablement un rôle dans la mise en scène, en quoi il constitue un apport crucial, en quoi il participe de la magie théâtrale.
Avec Christian Lacroix en scène, le CNCS justifie une fois de plus son travail de préservation et de mise en valeur du costume de scène. La focale effectuée sur le travail de ce très grand styliste met en évidence un style, une vision, une exigence aussi bien intellectuelle que technique. On ressort de cette visite ébloui.e et rêveur.se. Et qui sait parmi les visiteurs, des vocations de fleurir, les costumiers du futur de doucement prendre leur envol créatif ?
Et plus si affinités ?
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