Exposition D’or et d’éclat. Le bijou à la Renaissance : retour sur une révolution joaillière

The ARTchemists Exposition Dor Et Declat

Nichée dans l’élégant Hôtel d’Assézat, joyau de la Renaissance toulousaine construit dès 1555, la Fondation Bemberg célèbre ses 30 ans avec une exposition inédite. Élaborée en partenariat avec le Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen, D’or et d’éclat revisite, quarante ans après la monumentale rétrospective du V&A Museum de Londres, le tournant joaillier opéré au XVIeme siècle.

Bijou, miroir du pouvoir et de la foi

Plus de 120 pièces, dont 60 bijoux, entrent ici en dialogue avec des portraits, des dessins, gravures et documents d’archives. On y croise essentiels mondains et royaux : colliers, broches, diadèmes, mais aussi bijoux de dévotion et amulettes, autant de somptueux révélateurs des symboliques religieuses et politiques d’une époque en profonde mutation.

Au fil des salles se conjugue l’évolution des techniques : or travaillé, sertissage complexe, émail, usage de gemmes taillées — héritières des inspirations antiques. Le parcours distingue le joyau princier, ostentatoire, et l’objet plus intime, parfois porté au quotidien — brûlé, refondu, recomposé : la trace d’une Renaissance où le bijou reste un être vivant.

Un regard précieux

Sous le commissariat de Julie Rohou, en collaboration avec Ana Debenedetti, l’exposition se déploie avec une sobriété majestueuse. Chaque pièce est accompagnée d’une notice érudite, un petit bijou de pédagogie qui rappelle que seuls 1 % de ces bijoux ont traversé le temps jusqu’à nous. Ces rescapés sont donc de véritables témoins, porteurs d’histoires souvent oubliées.

Des histoires véhiculées par différents vecteurs offerts aux regards des visiteurs :

  • Portraits enluminés où des parures opulentes se détachent comme autant de lumières sur des cols de velours.
  • Trésors dynastiques, citations discrètes de la couronne de France, de l’ordre de la Toison d’or aux joyaux du sacre.
  • Objets de dévotion, chapelets, médaillons sacrés, qui marient l’or à la piété intime.

Une leçon de style

L’exposition fait jaillir la quintessence d’une époque, où or et pierres précieuses étaient les étoiles de l’ordre social, politique et religieux. Ces bijoux-là ne sont pas que décoratifs : ils évoquent un monde en quête de beauté, de statut et de divin. Mis en scène dans une architecture Renaissance, le précieux se fond ainsi au décor historique, écho parfait entre contenu et contenant.

D’or et d’éclat s’impose comme une leçon de style, un voyage visuel dans une époque où l’ornement était langage. Par son écriture visuelle et son érudition dosée, elle s’adresse tant aux amateurs qu’aux néophytes. On sort de l’Hôtel d’Assézat plus sensible à la puissance symbolique du bijou, à sa beauté fragile — comme un souvenir précieux d’une Renaissance étincelante, jamais figée.

Pour en savoir plus et préparer votre visite, consultez le site de la fondation Bemberg.

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Dauphine De Cambre

Posted by Dauphine De Cambre

Grande amatrice de haute couture, de design, de décoration, Dauphine de Cambre est notre fashionista attitrée, notre experte en lifestyle, beaux objets, gastronomie. Elle aime chasser les tendances, détecter les jeunes créateurs. Elle ne jure que par JPG, Dior et Léonard.