Album : Arielle Dombasle & Nicolas Ker – La Rivière Atlantique – Pan European Recording – 2016

dombasle ker

« Ecrivez-moi un album Nicolas » … Comment résister à la sirène aux yeux de biche qui convoque le talent de l’auteur maudit avec autant de charme et d’abandon ? Dit-on non à une déesse dans le besoin artistique ? Nicolas Ker a beau être un génie, il n’en est pas moins homme. Quand, en quête d’une aventure culturelle de plus à ajouter à son palmarès de surdouée des arts, la nymphe Arielle se tourne vers lui avec ses pupilles de chatte, le Beau Ténébreux réveille le Nerval qui sommeille en lui et tel le Desdichado du sonnet, enfourche le blanc cheval de la poésie pour entrainer la solaire créature dans un voyage musical sublime et palpitant.

La Circé ne s’en remettra pas, qui croyait piéger le sombre Ulysse dans ses charmes de sorcière. On ne réveille pas impunément la verve compositrice d’un Hernani musical, véritable »force qui va ». Inspiré du parcours de Dombasle la voyageuse, La Rivière Atlantique et ses 12 poèmes de braise rappellent que la divine est femme avant tout. Fruit d’un parcours, d’une évolution, d’expériences, de choix sans regets. Fille de la poésie, enfant des Muses, muse elle-même dans la simplicité de mélodies que Ker cisèle comme des comptines légères, des berceuses funèbres, des mélopées cathartiques. La mort, les larmes rôdent à chaque morceau, tout comme la joie, la lumière, l’amour. La passion.

« Paris est tout petit pour ceux qui comme nous s’aiment d’un aussi grand amour »disait Prévert. Arielle et Nicolas choisissent quant à eux la planète, l’univers intersidéral pour y inscrire les non limites d’un envoutement commun infini. La rivière Atlantique semble à terme insignifiante au regard des cosmos d’affection et d’attirance qu’on sent se mouvoir sous chaque accord, chaque parole, chaque préciosité de cette orchestration riche, digne d’un Gainsbourg enamouré de sa Birkin, repoussant les bornes de son génie sans jamais atteindre la juste expression de son adoration.

Ce n’est rien de dire que ces deux-là se sont trouvés, que dis-je, fracassés l’un conte l’autre, déclenchant un orage d’étincelles somptueuses, 12 frémissements profonds dont on retient surtout « The endless summer », « Carthagena » ou le baroque et funèbre « The other sister ». L’ensemble doit s’écouter, plus que se voir. Murmures de la confession intime, cris de la frustration, lamentation du désir impossible, tout ici est révélation, aveu, dans la langue chantante de Shakespeare et de Shelley, de Byron et Brontë. Grandiose, maudit et tranquille.

crédit : Arielle Dombasle &Thierry Humbert (Makam Production)
crédit : Arielle Dombasle &Thierry Humbert (Makam Production)

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Dauphine De Cambre

Posted by Dauphine De Cambre

Grande amatrice de haute couture, de design, de décoration, Dauphine de Cambre est notre fashionista attitrée, notre experte en lifestyle, beaux objets, gastronomie. Elle aime chasser les tendances, détecter les jeunes créateurs. Elle ne jure que par JPG, Dior et Léonard.