Il aurait sans doute adoré. Pionnier d’un art populaire, coloré, joyeux et accessible, Fernand Léger (1881-1955) est à l’honneur au musée du Luxembourg à Paris, cela jusqu’au 20 juillet 2025. Et il n’est pas seul. À ses côtés, plus de trente artistes des avant-gardes européennes et américaines, des années 1960 à nos jours, dialoguent avec sa vision résolument moderne. Le titre de l’exposition ? Tous Léger ! Un manifeste en soi.
Un artiste visionnaire et sa filiation
Peintre de la vie moderne, des objets du quotidien, du cirque, de l’usine ou encore de la rue, Fernand Léger n’a jamais cessé de célébrer le monde qui l’entoure. Curieux, audacieux, technicien autant qu’esthète, il revendique dès les années 1920 un « nouveau réalisme » fait de formes simples, de couleurs franches, de contrastes forts. Pour lui, l’art ne se limite pas à l’atelier ou au musée : il doit investir les murs des villes, les bâtiments, les hôpitaux, les églises, et parler à toutes et tous.
L’exposition, coproduite avec le musée national Fernand Léger à Biot et le MAMAC de Nice, explore les résonances de cette pensée dans les décennies qui ont suivi sa mort. Dès les années 1960, les Nouveaux Réalistes – Yves Klein, Arman, Niki de Saint Phalle, César, Spoerri, Raysse… – partagent avec Léger le goût du réel, des objets, du geste. Leur art n’est pas un reflet, mais une saisie poétique du monde.
Une scénographie festive et engagée
Plus tard, d’autres s’en empareront à leur manière : les Pop artists américains (Roy Lichtenstein, Robert Indiana, May Wilson), les iconoclastes Gilbert & George ou encore l’inclassable Keith Haring, qui dira lui-même : « Je n’aurais certainement pas pu faire les formes colorées et les dessins au trait noir sans connaître Léger. » Colorée, joyeuse, la mise en espace signée Véronique Dollfus reflète la manière dont l’esprit de Léger, direct, accessible, tourné vers la vie, a influencé ces héritiers.
De salle en salle, le visiteur explore cinq grandes thématiques : les éléments, les objets, l’atelier, les visages et la couleur dans l’espace public. L’accent est aussi mis sur l’idée d’un art partagé, engagé dans le réel et dans son temps. Des œuvres monumentales comme le Miles Davis de Niki de Saint Phalle accueillent le public avec éclat, tandis que les Accumulations d’Arman ou les Anthropométries d’Yves Klein rappellent combien la génération post-Léger a su pousser ses intuitions plus loin encore.
Tous Léger ! n’est donc pas qu’une exposition sur un peintre du XXe siècle. C’est une déclaration d’amour à la modernité, à la liberté artistique, au lien entre art et société. Une promenade stimulante, joyeuse et critique, qui nous montre combien Léger fut un éclaireur, et combien son héritage est toujours vivant.
pour en savoir plus et préparer votre visite, consultez le site du musée du Luxembourg.
Et plus si affinités ?
Vous avez des envies de culture ? Cet article vous a plu ?
Vous désirez soutenir l’action de The ARTchemists ?
