Petit meurtre entre frères : polar fratricide et mensonges en série

photo extraite de la série britanique Petit meurtre entre frères

Comme tout polar britannique qui se respecte, la série Petit meurtre entre frères est à la fois surprenante, déstabilisante et retourne son spectateur en mode crêpe au moment où il s’y attend le moins. Ce n’est par pour rien que le titre français évoque le film de Danny Boyle Petits meurtres entre amis: on est dans la même atmosphère de « chacun pour soi », pas d’éthique, pas de respect, et un max de secrets. Et de mensonges.

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Frères ennemis

Les frères McCall sont, sinon ennemis, du moins antithétiques : l’aîné, Max, est un fringant avocat reconnu par ses pairs, riche, belle épouse, belle maison, belle bagnole ; le cadet, Jake, est le looser par excellence, musicien raté, disquaire pas plus réussi, vivant aux crochets de ce frangin étouffant de suffisance et de mépris condescendant.

Ils reviennent un soir d’un mariage un peu trop arrosé … et renversent accidentellement un vieux monsieur qui traversait la rue d’une zone pavillonnaire aussi sombre que déserte. Logiquement, Jake veut appeler la police, Max refuse et décide de déplacer le corps chez lui, à l’adresse indiquée dans le porte-feuilles de la victime.

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Mensonge sur mensonge

Polar familial et fratricide signé Neil Forsyth au scénario et Robert McKillop à la réalisation, l’intrigue, initialement intitulée Guilt dans la langue de Shakespeare, va très vite tourner au bordel généralisé. Car Jake n’a rien trouvé de mieux à faire que d’oublier ses papiers chez le défunt, qui visiblement souffrait d’un cancer très avancé.

De fil en aiguille, les deux frères vont accumuler mensonge sur mensonge pour se sortir d’un pétrin dans lequel ils ne sont pas les seuls mêlés : une nièce mystérieusement débarquée des USA, une voisine très/trop proche du défunt, un détective en mal de rédemption, une épouse délaissée, un gangster aux méthodes radicales …

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Un jeu de dupes

Cela fait beaucoup de monde autour du mort, beaucoup de monde, beaucoup de convoitises, beaucoup de coups tordus, beaucoup de mensonges qui se croisent, se recoupent, se contredisent dans une ambiance suffocante et malsaine. Qui va tirer son épingle de ce jeu de dupes ? Qui va gagner cette partie de poker où chacun cherche à truander l’autre ?

Manipulations, chantages, menaces, tous les coups sont permis, bas de préférence. Et Max, censé être l’aîné, le plus droit, le plus probe, se dévoile progressivement comme un véritable salopard… qui pourrait bien ne pas être le pire de tout ce panier de crabe ? C’est tout l’intérêt de ce polar bien ficelé et haletant, comme seuls les Anglais savent en faire et qui nous surprend jusqu’à la dernière seconde.

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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