Braquo : on ne traque pas les gangsters à cheval sur des licornes chiant des arcs en ciel !

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Vous envisagez de devenir flic ? Alors surtout ne regardez pas Braquo. Cela risquerait de vous flanquer une frousse de tous les diables, pire, de vous donner envie de plonger dedans tête la première, dans ce qui ressemble bien à un pacte avec le diable.

Manque total de stratégie

Dans le jargon des truands, un braquo, c’est un braquage. Et comme il y a toujours un truand qui sommeille en chaque flic, le terme fait partie également du lexique quotidien des représentants de notre police. En tout cas, il est régulièrement utilisé par Caplan et ses collègues Théo, Wagner et Roxanne, redoutable équipe du SDPJ des Hauts-de-Seine, où ils opèrent avec une efficacité qui n’a d’égal que leur violence et leur impulsivité, souvent doublée d’un manque total de stratégie et de bon sens.

S’attirer les pires emmerdes

Régulièrement en dehors des clous de la légalité ou à l’extrême limite (eh oui on ne traque pas les membres du grand banditisme avec des bouquets de fleurs à cheval sur des licornes chiant des arcs en ciel), ils ont un don certain pour s’attirer les pires emmerdes, focaliser la rancoeur particulièrement inventive des truands du milieu, quand il ne s’agit pas des bœufs carotte qui leur courent au cul. Si vous êtes parano, adepte de la théorie du complot et convaincu que le pouvoir nous manipule, vous ne serez pas déçu, c’est le quotidien de Caplan et sa bande.

https://youtu.be/aOQ4yUA4y1o

Le côté obscur de la force

En trois saisons, nous les voyons en pleine vendetta, aux prises avec un flic psychopathe de l’IGS, infiltrant un commando de mercenaires en goguette à la détente facile, se coltant avec la mafia russe, turque, arménienne … autant vous dire que leur santé mentale en prend un coup, sans compter des vies de famille proprement merdiques. A l’origine du séisme, un Olivier Marchal visiblement inspiré par son passage dans la maison Poulaga et désireux d’en montrer le côté obscur de la force (on appréciera du reste la réal de Frédéric Schoendoerffer sur les derniers épisodes du premier volet de la saga).

Coups du destin

Marchal passe la main, la plume et la caméra sur les deux saisons suivantes, laissant la place à Abdel Raouf Dafri, Philippe Haïm, Éric Valette, Frédéric Jardin, Manuel Boursinhac, ce qui n’atténue ni le rythme endiablé ni l’enchaînement fatal des péripéties subies par chaque membre de la smala comme autant de coups du destin. Et celui-ci s’acharne, sans laisser aux personnages et aux spectateurs le temps de souffler. Du coup les cernes se marquent, la pâleur s’installe chez nos héros à bout de souffle, dans cette lumière sale qui éclaire les feuilletons comme une signature dépressive.

Jeu de massacre

Nous voici en tout cas haletant aux dernières minutes de chaque saison, qui nous laissent bien sûr sur notre faim, le sort des protagonistes demeurant en suspens. Heureusement les producteurs, Canal+ bille en tête, vont avoir pitié de nous et du casting (Jean-Hugues Anglade, excellent en flic maudit, traînant dans son sillage sulfureux la triade Joseph Malerba/Karole Rocher/Nicolas Duvauchelle, tous au bord de la crise de nerfs) : la saison 4 sera ultime. On se demande qui y restera dans ce jeu de massacre généralisé et purement jouissif. Réponse pas trop vite quand même, parce qu’au finish, nous sommes devenus aussi maso et accro que la bande à Caplan et que ça serait bien de les voir affronter toutes les camoras de la planète.

Et plus si affinités

http://www.canalplus.fr/series/pid3971-braquo.html

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Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !