Porte-Jarretelles et Piano à Bretelles: le burlesque parisien revisité.

Porte-Jarretelles et Piano à Bretelles ? Comment vous dire ? Vous êtes français ? Vous allez adorer. Vous êtes anglais ? Vous n’en pourrez plus. Vous aimez Paris ? Ce spectacle est pour vous. Tout simplement, il y a de la grâce, de la danse, du rire jusqu’à en pleurer. Sans oublier les plumes et les paillettes. Spectacle oui, mais burlesque avant tout dans sa première définition de comédie grotesque qui inverse les rôles et joue sur les mots à sa définition plus actuelle d’effeuillage artistique.

Une équipe sulfureuse à souhait

Le maestro Franky O’Right, énergumène américain survolté, « encadre » une équipe sulfureuse à souhait : la facétieuse Louise de Ville, la plantureuse Lolaloo des Bois, l’envoûtante Vibi et la talentueuse accordéoniste Jasmine Vegas. Les tableaux se succèdent et ne se ressemblent pas mais la magie opère à chaque fois. On commence fort à 21h15 avec toute l’équipe qui débarque sur scène et Franky qui fait courir les filles sur scène en pointant successivement dans le public «Edith Piaf and Jean Dujardin ». Il les renvoie en coulisses chercher « Gérard Depardieu ». Ces citations sont à s’imaginer avec un irrésistible accent américain.

Un spectacle participatif !

S’ensuit une joyeuse distribution de bières, cigarettes et autres petites douceurs pour détendre le public, ici pas de quatrième mur, le théâtre est participatif ! La salle est remplie, le public réagit à chaque apparition des performeuses en les applaudissant comme il se doit, parfois en riant aux éclats. Le silence se fait sur le numéro de Vibi, pôle danseuse qui s’étire et virevolte sur la chanson sentimentale de Barbara, «Ma plus belle histoire d’amour ». Moins silencieux lorsque Jasmine Vegas vient chanter avec son accordéon, les spectateurs se marrent quand elle intercale au sein de « La Vie en Rose » quelques jurons bien placés.

Une aventure trépidante et hilarante

Pensez à une voix mélodieuse sur cet air : « Il me dit des mots d’amour… » et là «salope, conasse ! Des mots de tous les jours … ». Ça ne semble pas très fin, mais ça passe très bien, et le look de l’accordéoniste accentue son côté clown. Je ne dévoile pas tout, la magie réside aussi dans la surprise ; sachez que cuisinières, squaws (je ne résiste pas) et secrétaires sont mises à nu dans cette trépidante aventure scénique d’un peu plus d’une heure… Les hilarantes interventions de Franky O’Right entre chaque saynète, des substances illicites au drame shakespearien ne peuvent pas non plus être racontées dans leur intégralité, voyez vous-mêmes si possible, on voyage de fou rire en fou rire.

Le final est grandiose, les cheminots Louise, Lolaloo et Vibi offrent un numéro de charme à la séduisante Jasmine dont les formes atteignent des proportions intrigantes… Standing ovation, retour sur scène une fois le rideau baissé, un succès pour la première reprise depuis leurs dernières représentations de février. Seul regret : c’est trop court, on serait bien resté une bonne demi-heure de plus avec eux mais bon, the show must go on…

Héloïse Siaud

Galerie Flickr: http://www.flickr.com/photos/38012720@N02/sets/72157632992040792/

Et plus si affinités

Pour connaître l’actualité des soirées Porte-Jaretelles et Piano à Bretelles, suivez leur compte Facebook.

The ARTchemists

Posted by The ARTchemists