Août, fin de partie. C’est encore l’été, mais l’angoisse s’infiltre. Les sons deviennent plus sourds, les mélodies plus troubles. Tout est ralenti, ralenti mais tendu. Cette semaine, la playlist tangue entre dream-pop narcotique, post-punk électronique, murmures toxiques et fulgurances hallucinées. De quoi sentir passer les jours sans vraiment les vivre.
Les artistes à l’honneur ?
Nightbus – « Ascension »
Un morceau lent, moite, hanté. Les basses rampent, les voix chuchotent, les nappes enveloppent. Nightbus, c’est le genre de musique qu’on écoute au bord d’un parking vide à 3h du mat. Fascinante descente lente… vers l’ascension.
Wavecopper – « Reflection »
Ultra court, ultra planant, ultra précis. Un miroir sonore brisé en mille éclats. Chaque note de Wavecopper scintille comme un souvenir fragmenté. Fragile et hypnotique.
The Antlers – « Carnage »
Les maîtres du spleen orchestral sont de retour. Voix douce, arrangements poisseux, ambiance post-traumatique. The Antlers commettent un carnage émotionnel tout en retenue. Magnifique.
Ghostwoman – « That Jesus »
Psyche-rock sale et poisseux. Guitares crades, voix désabusée, ambiance désertique. On se croirait coincé dans un rêve sous acide avec un cowboy zombifié. Ghostwoman, c’est un trip qui sent la sueur et le soufre.
Goldie Boutilier – « Goldie Montana »
Pop glamour décadente, entre Lana Del Rey et Nancy Sinatra sous stéroïdes. C’est clinquant, sulfureux, addictif. Goldie Boutilier joue avec son image comme une arme. Et tire juste.
She Her Her Hers – « KANZO »
Pop japonaise rêveuse et flottante. Une douceur étrange, comme un matin sans bruit. Tout en nuances pastel et réverbération soyeuse. She Her Her Hers sait l’art de suspendre le temps.
Baxter Dury – « Schadenfreude »
Le roi du sarcasme lo-fi revient avec une voix qui traîne et une ironie crasse. Mélodie bancale, groove qui boîte, texte désabusé. Baxter Dury accouche d’un vrai tube pour ceux qui n’aiment plus personne.
Mild Orange – « My Light »
Romantisme brumeux et voix couchée sur coussin de nuages. Mild Orange réussit encore à faire fondre le spleen dans la lumière. Une caresse sonore au goût de manque.
Radio Free Alice – « Toyota Camry »
Indie rock sautillant et nerveux. Une chanson de fuite, un hymne pour les routes secondaires, les portières qui claquent et les cœurs qui battent trop vite. Radio Free Alice, ça s’attrape, ça ne se lâche pas.
Frost Children – « What Is Forever For »
Hyperpop barrée, glitchée, ultra référencée. Une claque dans le monde réel. Frost Children, c’est l’overdose numérique transformée en opéra cyberpunk. Inclassable, précieux, brillant.
⚡ En bref :
- Pour rêver les yeux ouverts : wavecopper, She Her Her Hers, Mild Orange
- Pour suer dans l’obscurité : Ghostwoman, Nightbus, The Antlers
- Pour rire jaune et danser tordu : Baxter Dury, Radio Free Alice, Frost Children
- Pour briller dans la décadence : Goldie Boutilier
Bon appétit à vos oreilles !
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