Les contes des 1001 séries : DRH

Chers lecteurs de mon cœur et accessoirement gros fans de Caméra Café, imaginez un instant que Jean Claude Convenant, VRP de son état, se voit soudainement promu au poste de Jean-Guy, soit à la direction des ressources humaines : qu’est-ce que cela donnerait ? Quelque chose comme DRH.

Anti-héros et sabotage d’entreprise

Il s’appelle Nicolas Bertier, et comme vous venez de constater, ce n’est pas spécifiquement une flèche : il est grossier, feignant, incapable, méprisant, menteur, macho, arriviste, manipulateur, se plante régulièrement et c’est le héros d’une série dont les trois saisons nous content les pérégrinations dans le monde de l’entreprise.Monde qu’il s’emploie méthodiquement à saboter par son incompétence crasse, entre siestes, licenciements extrêmes, harcèlements sexuels et autres bassesses du même genre.

A la base une grosse blague entre potes, la série DRH, de par le poste de cet anti-héros permet d’explorer toutes les strates du monde pro.On y croise donc la litanie de figures habituelles, cadre tyrannique, syndicaliste aboyant, secrétaire névrosée, sans compter la longue litanie de candidats immédiatement évincés. Le tout interprété par des acteurs plus ou moins convaincants, confessons-le, parmi lesquels François Muller, autodidacte qui crève l’écran avec ses mimiques de clown du quotidien et son allure suffisante de supérieur convaincu de son pouvoir.

DRH et ses spécificités

Proche de Caméra Café au point de s’y méprendre ? Le réalisateur Alban Taravello s’en défend dans les interviews. Et force est de constater que DRH porte ses spécificités :

  • On y pénètre ces fameux bureaux inaccessibles dans l’autre série.
  • L’anti héros Nicolas Bertier cristallise tous les délires et devient la ligne directrice d’un scénario qui s’étoffe de saison en saison.
  • La dernière saison justement met en scène un Nicolas Bertier engagé dans une boite avec pour mission de dégraisser sans prendre de gants, donc un scénario beaucoup plus pointu, une intrigue à mener et un suspens entretenu jusqu’à la fin de la série.
  • Les génériques sont de plus en plus élaborés avec un petit plus certain pour l’allure BD et la musique du deuxième, la facture très aboutie du dernier.
  • Un humour un peu potache servi par l’acteur principal qui évolue dans ses répliques comme un poisson dans l’eau.
  • Les accessoires qui ornent le bureau de notre cher DRH.

Au finish, une autre manière de pasticher le monde de l’entreprise et un exercice de style savoureux à visionner en alternance avec la célèbre série de M6. Et un constat alarmant : ces deux séries font date. Pourtant chaque tableau, chaque situation est d’actualité. En quelques cinq années, rien n’a changé de nos conditions de travail et des réalités très souvent sordides des rapports humains en entreprise. Alarmant ?????

Et plus si affinités
https://www.youtube.com/user/DRHserie/videos

Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !