Fête de l’Humanité 2011 : « Le bonheur est dans la lutte. » L’art aussi ????

S’engager :

Sens 1 Faire une promesse.

Sens 2 Prendre publiquement position.

Sens 3 Contracter un engagement (militaire ou professionnel).

Sens 4 Commencer, se lancer dans.

Merci le dictionnaire, de bien m’aider dans ma quête de l’improbable et pourtant mythique binôme art/engagement. On s’en doutait un peu, ce n’est pas dans les livres qu’on trouvera la réponse au mystère. Même si les définitions demeurent le premier pas dans toutes les quêtes de sens, le travail de terrain s’avère la meilleure des investigations. Car entre théorie et pratique, il y a des écarts qui ressemblent à s’y méprendre à l’Atlantique dans le moindre des cas.

Surtout quand, à la question « c’est quoi un artiste engagé pour toi » on te répond : « ça n’existe pas vraiment, un artiste engagé. L’engagement est au quotidien, l’artiste n’est artiste que sur la scène pour nourrir le fantasme. En dehors, c’est un être humain comme les autres. Il a juste une exposition qui peut servir certains messages. » Dixit Thomas, un ami manager à qui je soumettais ma requête, et dont la réponse est tombée comme un couperet. Et bim … douche froide. Je le sens bien, ce dossier, je le sens bien. Encore une occasion loupée de me taire … Mais non, faut y croire. Un artiste engagé, ça doit bien exister, que diable. Il en reste … mais où ?

Le mieux c’est encore de se parachuter dans un lieu voué, dédié, historiquement rattaché à la notion d’engagement, j’ai nommé : la Fête de l’Humanité. Je vous arrête tout de suite, chers lecteurs de mon cœur, je ne suis pas là pour faire du prosélytisme politique et vous dire « Votez front de gauche, camarades. » Apolitiques nous sommes, et nous resterons. Mais force est de constater que le grand rendez-vous communiste est également un point de ralliement culturel et cela depuis la session 1936 qui accueille les premiers concerts.

Vous êtes sceptiques ? Regardez ce teaser :

Rencontres et débats politiques certes, et animés pour certains, je vous prie de le croire, mais également une prog à faire frémir de jalousie les meilleurs festivals de musique – Bernard Lavillier, Joan Baez, Nolwenn Leroy, Yannick Noah, Gaëtan Roussel, Avril Lavigne, et j’en zappe pas mal d’autres, le tout sur des scènes impressionnantes, un Village du livre vaste et fréquenté, des expos photos et art en pagaille dont une dédiée aux 140 ans de la Commune, un Théâtre … le tout dans une ambiance approximativement comparable à celle du concert d’Yvan le Bolloch et Ma guitare s’appelle revient :

Vivant, non ? En tout cas, pas reposant ni conventionnel ni commun. Et un plein succès avec plus de 500 000 visiteurs en trois jours donc jauge plus que pleine, malgré un temps peu clément (et une averse diluvienne le samedi soir). Bref lorsque je pénètre dans l’enceinte de ma première Fête de l’Huma, je me retrouve dans ce qu’il faut appeler une gigantesque foire à la culture.

Le lieu est complexe, je me paume dans des allées pourtant baptisées au nom de politiques, révolutionnaires et artistes prestigieux (Joan Baez, Jacques Prévert et Aragon jouxtent Che Guevarra et Jean Jaurès), je peine à trouver le point presse où je manque pirater l’ordi d’une confrère d’Europe 1 qui a laissé son PC ouvert (je pensais qu’ils étaient en libre usage comme à Bourges ou au MaMA, pardon madame), je repars chercher des potes que je mets un temps fou à trouver au milieu de la foule, je parcoure les stands régionaux et internationaux, m’offrant au passage un petit voyage au travers du monde (eh ouais, l’Internationale, ça veut dire ce que ça veut dire) …

Coutumes locales, costumes folkloriques, gastronomie, langues étrangères, la culture est aussi présente de cette façon, et on passe sans vergogne du ‘tit punch créole au mojito des Caraïbes en sirotant un thé à la menthe. Je ne vous cache pas que ça donne le tournis. Le tout dans une ambiance bon enfant, entre poussettes et barbe à papa, et un esprit très studieux dés qu’il s’agit de conférences et de débats.

Le teaser ne mentait pas : partout, partout, partout de la musique. Sur tous les stands, des petites scènes et des groupes venus là pour illustrer musicalement leur région. Je suis venue voir les Enemy of the enemy. Les loups garous jouent sur la scène Fréquence 94, l’occasion pour moi de voir à quel point ils ont évolué depuis un an que je les côtoie. Set posé, jeu de lumière, nouvelles compos, jeu en osmose (nouvelle guitare pour BenV), ils en jettent, les gars :

Et ils ne sont pas les seuls. Je croiserai également la Batuloca de Choisy (groupe de percus brésiliennes et des potes des Enemy) et m’arrêterai, médusée et conquise devant le set absolument dingue de la Cavaska, un groupe ska venu du Nord et dont j’aurai l’occasion de vous reparler ultérieurement, tellement le coup de cœur a été grand.

Tout ça pour dire que la Fête de l’Huma est aussi un lieu de révélation et d’expression des talents. Engagés je ne sais pas, contestataires y a pas de doute. Ok je suis sur le bon spot. Maintenant y a plus qu’à trouver et interviewer.

Le bal des entretiens, programmés ou impromptus, débutera le lendemain samedi. Au menu :

Kemar des No one is innocent

Marie de la scène Zebrock

Bruno des B&G full system.

3 interviews, 3 visions de l’engagement artistiques, 3 voies à suivre au quotidien.

Et plus si affinités :

http://www.humanite.fr/fete_huma

Série Fête de L’Humanité 2011

Fête de l’Humanité 2011 : « Le bonheur est dans la lutte. » L’art aussi ????

Fête de l’Humanité : No one is innocent – l’engagement par la passion.

Fête de L’Humanité : Zebrock – des artistes engageants engagés ?

Fête de l’Humanité : B&G Full System – pousser les gens à garder les yeux et le cœur ouverts

Aperçu des concerts :

Joan Baez

http://www.youtube.com/watch?v=gZVP0ZR4NFo&feature=related

Bernard Lavillier

http://www.youtube.com/watch?v=gSeUZbLT4EU&NR=1

Nolwenn Leroy

http://www.youtube.com/watch?v=rNZssH4Loog&feature=related

Avril Lavigne

http://www.youtube.com/watch?v=i628IP1MYI0&feature=related

Gaetan Roussel

http://www.youtube.com/watch?v=Hc-rUIHuxKE

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com