Album : Loki Starfish – Stones from fire mountain – Bragi Pufferfish – 2017

Enfin le voici ce deuxième album de Loki Starfish, qui déboule dans le paysage musical français comme une pluie de météorites, destructrices et fertilisantes à la fois. Stones from fire mountain succède à Love like banners comme s’il s’agissait de poursuivre une quête impossible et inévitable : celle de l’existence.

Derrière la pochette stylisée où l’on distingue un volcan en éveil, se nichent dix chansons en différents états de fusion, certaines de braise, d’autres en pleine combustion, dont les titres et les textes relèvent d’une dimension poétique et lyrique assumée. Alternance des rythmes, respirations contradictoires, les passerelles qui relient ces minéraux sont la froideur faussement distancée du synthé, l’éclat métallique et industriel des boites à rythme, la voix qui se voudrait sans émotion mais ne peut pourtant receler des affects mystérieux …

Loki Starfish – Photo Cathy Calvanus

Ruse, ironie, dédain, tristesse, espoir … Loki Starfish a beau porter le masque, celui-ci cache difficilement des sentiments qui ne demandent qu’à exploser en pluie de feu à la tête de l’humanité, face aux questions de la communication, de la rencontre, de l’incompréhension, de l’injustice. On appréciera la composition des tracks, dont les orchestrations s’enroulent et se resserrent comme les anneaux d’un serpent, … en totale conformité avec l’idéal dark qui anime la formation depuis ses origines.

Dark certes mais en quête de lumière, dans la grande tradition baudelairienne, quitte à tout incendier autour de soi, … comment ne pas penser aux cadences, aux mélodies de Dead can dance sur certaines pistes, de New Order sur d’autres, une relecture sans illusion d’un Opéra de Quat’sous electro en conformité avec les influences germaniques qui inspirent le groupe … on gardera en mémoire les somptueux « Hey there », « Serendipity », « Sergent », le sentiment d’une très grande recherche dans les arrangements, une revendication moderne pour ne pas dire universelle des idéaux du « sturm und drang » à la source du romantisme noir …

En bref si tant est qu’on puisse circonvenir la portée de cet ouvrage multiple aux bornes d’un paragraphe de conclusion, Loki Starfish prouve ici son grand talent, et sa force créative, excédant les limitations du dancefloor pour planer haut et loin dans la stratosphère des ressentis et des interrogations métaphysiques, rappelant par ses symphonies que nous sommes tous susceptibles d’être touchés par cette grâce.

Et plus si affinités

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Delphine Neimon

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Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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