Et à la fin, ils meurent : Lou Lubie révèle la face sombre des contes de fées

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couverture de la BD Et à la fin ils meurent de Lou Lubie

Les contes de fées nous ont bercés pendant l’enfance, nous offrant des histoires de princesses, de magie et de fins heureuses. Mais derrière les adaptations colorées et moralisatrices des studios Disney ou des livres jeunesse, il existe une toute autre réalité : celle des contes d’origine, souvent sombres, cruels, tragiques. C’est cette vérité que Lou Lubie choisit de nous présenter dans son livre Et à la fin, ils meurent : La sale vérité sur les contes de fées, publié en 2021. Avec un humour noir décalé, l’auteure et illustratrice nous emmène dans un voyage fascinant au cœur des histoires oubliées.

Les contes revisités : retour aux sources

Lou Lubie revisite des contes emblématiques comme Cendrillon, La Petite Sirène, Blanche-Neige, ou encore Hansel et Gretel, en explorant leurs versions d’origine. Ces histoires, popularisées par les Frères Grimm ou Hans Christian Andersen, sont très éloignées des adaptations douces et sucrées que nous connaissons aujourd’hui. Au lieu de fins heureuses et de récompenses pour les gentils, les versions originales de ces contes mettent souvent en scène des punitions cruelles, des choix tragiques, des épreuves d’une grande brutalité.

Ainsi, La Petite Sirène selon Andersen n’obtient pas l’amour du prince et finit par se transformer en écume de mer, un destin bien différent de celui que nous connaissons dans la version Disney. Lou Lubie met en lumière cette cruauté sur un ton humoristique, jouant ainsi sur le contraste entre les attentes des lecteurs modernes et la réalité de ces contes anciens.

Déconstruire les attentes

Le livre adopte un ton décalé pour raconter ces histoires sombres, rendant la lecture accessible et amusante malgré la noirceur des récits. Lou Lubie ne se contente pas de raconter les versions d’origine des contes, elle les analyse et les tourne en dérision, questionnant au passage la manière dont les histoires ont été édulcorées au fil des époques.

Les illustrations en noir et blanc, ponctuées de touches de couleur stratégiques, renforcent cet aspect ironique tout en créant une atmosphère ludique. Chaque conte permet à l’auteure de jouer avec les codes, de nous surprendre, de déconstruire les attentes que nous avons vis-à-vis de ces histoires que nous pensions connaître.

Interroger les adaptations modernes

En plus de révéler la face sombre des contes de fées, Et à la fin, ils meurent dresse une critique implicite des adaptations modernes, notamment celles de Disney, qui ont choisi de transformer des histoires souvent tragiques en récits mignons adaptés pour les enfants. Lou Lubie interroge ce besoin de réécrire les contes pour les adoucir, voire les édulcorer.

Cela en dit long sur notre rapport à la peur, à la violence, et aux morales complexes. Les contes originaux étaient pensés comme des avertissements, des leçons brutales sur la vie et ses dangers. En les adoucissant, nous avons perdu une partie de leur essence, et c’est cette essence que Lou Lubie tente de réhabiliter avec humour et malice.

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Benjamin Getenet

Posted by Benjamin Getenet

Quand il n'est pas en train de s'occuper de ses patients (il est psychologue dans le civil) ou de rédiger sur son blog professionnel, Benjamin Getenet s'occupe des domaines scientifique et psychologique dans les rubriques de The ARTchemists. Normal, c'est un geek, passionné d'ordinateur, de mécanique, de tout ce qui fait "bip", "vroum" et autres cliquetis.

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