Playlist #369 – Beauté trouble et lucidité flottante

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C’est encore l’été, mais l’air a changé. Plus électrique. Plus opaque. Les jours rallongent comme des silences gênants, les nuits s’étirent avec un goût de fuite. On n’est plus vraiment là, pas encore ailleurs. Cette semaine, la playlist marche en équilibre instable entre douceur et douleur, lumière crépusculaire et rythmes brisés. Une errance calme, mais pas sereine.

Les 10 artistes à l’honneur ?

Bey – « Faire un tour »

Une chanson d’errance dans un monde urbain sensuel, désabusé, flottant. Bey chante comme on soupire, sur une production électro-urbaine aussi limpide qu’un souvenir flou. Ça parle d’amour, de doute, d’un besoin d’air. C’est élégant, fragile, réel.

Mansionair – « ATLAS »

Presque 7 minutes de montée lente et d’apesanteur orchestrée. Voix aérienne, synthés qui s’étirent comme des pensées la nuit. Mansionair signe une odyssée intérieure, douce et inquiète. Un morceau-cosmos.

Stealing Sheep – « Found You »

Indie pop psyché, entre bizarrerie vintage et mélancolie rythmée. Un peu de folie douce dans un monde bancal. Les harmonies vocales de Sheaping Sheep planent, les synthés dansent. C’est décalé, ultra-addictif, un peu sorcier.

Four Tet – « Into Dust (Still Falling) »

Four Tet est un alchimiste. Ici, il transforme les notes en or sonore. Une boucle délicate, des textures fragiles, un morceau qui pleure en silence. L’électronique devient organique, la chute devient flottement.

breathe. – « Darkest Days »

Slow groove hypnotique. Une lenteur contrôlée, comme une respiration en bout de course. Les nappes électroniques de breathe. s’étirent, la voix chuchote à l’oreille. C’est sensuel, triste, nécessaire.

MDNS – « ENCORE ! »

Courte déflagration électro-pop. Moins de trois minutes de tension contenue, beat nerveux et slogans chantés. Une énergie de fin de fête, entre euphorie contrainte et fatigue brutale. Un coup de poing signé MDNS.

Blood Orange – « The Field »

Avec Blood Orange, Devonté Hynes touche à la grâce. Voix douce, arrangements limpides, texte en clair-obscur. Un groove discret, une tension sous-jacente. La beauté, ici, est un refuge. Ou une illusion.

bleach – « SHUTTERS »

Post punk tendu et minimaliste. Une voix blanche, presque absente, des riffs qui tracent une ligne fine entre rébellion molle et repli désabusé. Le titre de bleach est à écouter les yeux mi-clos, en se demandant où on a merdé.

Pale Jay & Dahi – « Magnolia Tree »

Soul psyché, basse ronde, falsetto désarmant. Pale Jay est un extraterrestre émotif. Le morceau glisse comme une caresse dans une nuit trop longue. Sensuel, fragile, troublant.

Ganser – « Discount Diamonds »

Rock noisy, basse vrombissante, colère contenue. Ganser ne gueule pas. Il constate. Et ça fait froid dans le dos. Le monde se délite, les émotions aussi. Mais ça joue, avec force. Et ça laisse des traces.

⚡ En bref :

  • Pour planer sans s’échapper : Mansionair, Four Tet, breathe., Pale Jay
  • Pour vibrer en douceur étrange : Bey, Stealing Sheep, Blood Orange
  • Pour frapper sans hurler : Ganser, MDNS, bleach

Et pour écouter encore plus de bon son, c’est par ICI :

Et plus si affinités ?

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Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !