SMMMILE Festival : impressions d’artiste ou les réflexions de Loki Starfish

SMMMile festival : après l’interview de Nicolas Dhers éditée hier pour présenter le festival vegan & pop qui promet de secouer la capitale en fin de semaine, j’en remets une louche … en allant interroger un artiste inscrit au line-up. Et pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de l’un de nos camarades de jeu favoris, Loki Starfish, dont nous suivons les aventures et la saga Bragi Pufferfish avec constance, intérêt et fidélité.

Or il se trouve que Jérémie, de par son collectif Gang Bambi, son groupe, son activité de DJ et ses engagements, suit et soutient le SMMMILE depuis sa création, et avec conviction. Mais encore ? Je suis allée lui demander de m’en dire plus. Le pourquoi du comment, le comment du pourquoi. Il en ressort une conviction évidente, et la ferme intention du mêler festif et actions citoyenne.

Hello ! Tu es inscrit dans la programmation du SMMMILE 2019, de ce que j’en ai lu : que viens-tu y faire ?

Hello. Oui je suis à la fois programmé pour la soirée Clubbing de Vendredi via mon collectif Gang Bambi au Klub et j’interviens sur une des tables rondes le samedi en tant qu’organisateur d’events et je vais également proposer un DJ set le Samedi soir à la Villette.

Tu vas donc jouer. Vas-tu caler ton set en fonction du thème eco-friendly de l’event ?

Je suis un des DJs résidents du SMMMILE et je participe avec eux au développement de la couleur musicale du festival à travers ces DJ sets notamment. C’est à la fois un espace de liberté et d’expérimentation : arriver à amener de la qualité, de la lumière et de l’énergie à travers le son sur le festival. J’essaye de faire en sorte qu’un maximum d’aspects du festival ressortent dans les sets que j’y propose.

De ce que tu m’en as expliqué, tu fréquentes l’event depuis sa création ? Pourquoi cette fidélité ?

Je suis à 100% pro Veganisme et l’approche du SMMMILE est intelligente, dynamique, positive, le tout dans un souci de qualité dans tous les aspect de leur prog. Les intervenants, la bouffe, la musique… Le caractère intersectionnel du festival est lui aussi totalement en accord avec les valeurs que nous défendons dans notre collectif Bragi Pufferfish.

Nous avons déjà échangé en ce qui concerne ton engagement pour la cause vegan. Penses-tu qu’un festival comme SMMMILE soit une bonne manière de convaincre les incrédules ? Plus généralement, les artistes peuvent-ils impacter l’opinion publique en ce sens ?

Je trouve que c’est la manière la plus rationnelle et intelligente de le faire. C’est à dire de fonctionner par l’exemple et la proposition, plutôt que par le choc ou la leçon de morale. C’est ce que j’ai tout de suite aimé dès leur première édition il y a 3 ans.

Le véganisme est un phénomène plutôt urbain à la base. Faut-il selon toi que SMMMILE essaime en campagne et en province pour diffuser son discours et ses valeurs en dehors du sérail parisianiste ?

Je pense que oui, ça serait génial que le Festival s’exporte en dehors de Paris effectivement. Pour autant, je ne suis pas forcément d’accord avec ce que tu dis sur la dimension parisianiste du véganisme. Aujourd’hui, je vois beaucoup de nouveaux producteurs complètement éco responsables et pro-vegan qui en réalité font énormément pour que les choses changent et proposent de vraies alternatives à la grande distribution, et ceux-ci ne sont pas sur Paris mais partout en France.

Sur site, il y aura pas mal de marques vegan et bio, aussi bien dans la food que dans la mode, ainsi que des associations. Les festivals de musique sont ils une bonne accroche pour mettre ces marques émergentes en lumière selon toi ?

Mais totalement ! Je pense qu’il est bon d’ailleurs que le milieu de la mode intègre vraiment qu’il peut jouer une part décisive dans la lutte pour l’environnement. Le textile est l’une des industries les plus polluantes.

SMMMILE est financé de manière participative avec un billet à prix libre : comment alors les artistes sont-ils rémunérés ? Peuvent-ils vivre de ce type de business model ? Est-ce l’avenir, à l’heure où nombre de festivals mettent la clé sous la porte faute de subventions et de sponsors ?

Alors de ce que j’en sais, les cachets des artistes sont fixes et garantis et ne dépendent pas de ce que va donner le public. La démarche vient du fait que le SMMMILE souhaite ouvrir l’accès au festival au plus grand nombre. Pour bosser dans l’événementiel, je sais que quand les gens sont confrontés à un prix libre, une bonne partie a tendance à donner plus pour soutenir la cause.

Nous parlions de ton engagement vegan précédemment. Tu es aussi très impliqué dans le milieu LGBT et dans le naturisme. A quand un festival vegan, bio, durable, naturiste et LGBT ? Des events comme SMMMILE sont-ils en train de réaliser une forme rêvée de convergence des luttes ? Et une nouvelle forme de militantisme ?

Alors il se trouve que le SMMMILE de cet année avait prévu un espace naturiste mais que la Villette a préféré l’annuler. Peut être que cet espace sera là l’an prochain, c’est vraiment dans les tuyaux. Je crois qu’on peut aussi dire que le Festival est très sensible à la cause LGBT et programme beaucoup d’artistes queer depuis le début, y compris dans cette édition. Oui, pour le coup, le SMMMILE est complètement dans un principe de convergence des luttes, depuis le départ d’ailleurs.

Festival durable et bio : toi qui es dans le business des soirées et des concerts, quelles sont tes positions pour façonner des events eco-friendly qui polluent moins, n’abusent pas des énergies non renouvelables, et responsabilisent le public ?

Il y a de plus en plus d’outils et de dispositifs disponibles. On voit apparaître ces champignons qui digèrent les mégots des cigarettes, les toilettes sèches, des couverts et verres réutilisables ou recyclables, l’urine qui peut être réutilisée comme engrais, les déchets organiques utilisés comme compost, il y a des fournisseurs d’électricité comme Enercop qui fournissent une énergie verte … bref les outils existent et sont légions, il n’y a plus qu’à….

Les festivals sont aussi de bonnes plateformes de sensibilisations aux différentes causes. Je pense qu’aujourd’hui, beaucoup d’entre nous veulent que la fête soit aussi un geste utile, militant et vienne soutenir une cause qui nous semble juste.

Mille mercis à Loki pour ses réponses et sa vision.

Et plus si affinités

http://smmmilefestival.com/

https://www.facebook.com/BPufferfish/

Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !