Dunkerque 2013 / Lancement officiel : les corsaires de la culture

Regardez cette plaque funéraire : c’est celle de Jean Bart. Un corsaire. Le héros emblématique de Dunkerque. Adossée à l’autel de l’église Saint Eloi qui fait face au beffroi, à quelques centaines de mètres des rares bâtisses d’époque qui ont survécu aux bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, elle porte l’Histoire de la ville quand elle était le point de départ de la « guerre de course ».

Aujourd’hui, la guerre de course n’est plus, la Révolution industrielle, avec ses usines gigantesques, sa mécanisation galopante a eu raison du principe, de même auparavant la modification des frontières, les tractations diplomatiques qui ont rattachées la région au royaume de France, également la crise moderne qui a plongé la zone dans un marasme économique dramatique. Mais l’esprit est encore là, endormi certes, prêt à se réveiller néanmoins car on n’arrache pas pareilles racines.

Et pour secouer cette torpeur, quoi de mieux qu’une année de culture en intensif ? Pour mobiliser les volontés, solidifier le tissu social, créer des vocations ? Redonner confiance aussi et surtout : le Nord Pas de Calais en a besoin qui se trimballe pas mal de casseroles entre alcoolisme et chômage, casseroles qu’il est temps de balancer vite fait aux ordures, pour stimuler la démarche d’entreprise qui fit la grandeur des Flandres du XVIIème siècle et son impact géopolitique essentiel dans l’Europe d’alors.

Etrangement la chose a débuté avec le film de Dany Boon Bienvenu chez les Ch’tis qui a démonté d’un éclat de rire les clivage et dévoilé l’autre visage du Nord, sa chaleur auparavant évoquée par Enrico Macias. Mais ça c’est le folklore, et il était vraiment urgent de montrer le potentiel culturel véritable du territoire. La soirée de lancement de Dunkerque 2013 s’en est chargée :

  • Inauguration de l’exposition Poétique d’objets au Lieu d’Art et d’Action Contemporaine (LAAC pour les intimes) investi par une population de potes, de couples, de familles venues avec enfants, toutes générations et classes sociales confondues pour visiter cet incroyable ensemble avec la commissaire d’expo Marion Daniel, explicitant le parcours au micro depuis l’agora (bien la première fois que je vois une visite avec un pareil enthousiasme) ;
  • Une série de concerts mobilisant We are enfant terrible, The Bewitched hands, Ez3kiel extended et Yuksek en dj set, donc une affiche constituée en majorité d’enfants du cru (rémois ou lillois) constituée avec beaucoup de soin sous l’égide des 4 écluses, la SMAC locale qui compte bien ne pas en rester là ;
  • Le spectacle pyrotechnique La Saga des Fotons, signé par un Groupe F particulièrement inspiré par le passé industriel de la cité et qui a su en restituer la flamme en embrasant le bassin portuaire et son bateaux feu le Sandetti (typique de la région) d’un ballet pyrotechnique impressionnant.

Ok ça c’était pour lancer le mouvement. Mais maintenant il convient de tenir la « guerre de course » culturelle sur la longueur. Et c’est le lendemain du 6 avril que le vrai combat s’est amorcé, avec une foultitude d’events et d’actions artistiques essaimées partout dans l’agglomération et dont voici quelques exemples que je cite :

  • Vit-on son adolescence de la même manière en Allemagne, en Norvège, en Espagne et à Dunkerque ? C’est la question que se sont posés de jeunes dunkerquois et européens à travers des ateliers d’arts plastiques et d’écriture, que vous pouvez découvrir sur le blog de Reflets d’Adolescence : http://bit.ly/10372Y7 + d’infos : http://bit.ly/YIQbbg
  • [Concours photo] : Rosendaël Nature. Prenez les plus belles photos végétales du quartier de Rosendaël. Envoyez 5 photos maximum + le bulletin d’inscription, par mail ou par courrier, avant le 23 Aout 2013. A gagner : un appareil photo réflex et son objectif pour le 1er prix !Infos et conditions de participation : Mairie de Quartier de Rosendaël et sur le site Internet http://bit.ly/119xf2X


  • Des lettres géantes installées sur la plage, face à la mer ! Vous y croyez ? Il faudra aller faire un tour à Zuydcoote pour vérifier de vos propre yeux 🙂 Rendez-vous le 27 avril à partir de 8h20 à Zuydcoote. Infos : http://bit.ly/XMBtk7 Photos http://www.remivimont.com/lettercamp/
  • R elementaire :

Difficile d’en faire le tour car tous les jours ou presque il y a une nouvelle initiative relayée par les Complices, ambassadeurs locaux qui se chargent de porter la bonne parole dunkerquoise. Et ici une certitude, la journée du 6 avril n’était pas qu’un feu de paille, destinée à balancer de la poudre aux yeux des média ; il s’agissait au contraire d’un départ d’incendie, ayant pour objectif de déclencher toute une mécanique d’actions, qui s’enchaînent, se recoupent, se nourrissent.

But envisagé : Rayonner dans l’Hexagone ? Attirer les touristes ? Dynamiser cette euro régionalité dont nous parlions dans notre premier report? Ou plus prosaïquement et avec beaucoup de jugeote mobiliser la population du Nord, la motiver, déclencher l’imaginaire, la créativité, chez les jeunes, les moins jeunes, donner envie d’oser ? Avec pour finalité de réveiller l’esprit d’entreprise, d’amener à la création d’activités économiques multiples, qui engendreront un tissu de richesses autonome et multiforme qui échappera à la logique dévastatrice de groupes énormes employant en masse jusqu’au jour où ils décident de partir, laissant tout le monde sur le carreau ?

Une dépendance qui n’est plus de mise, qu’il convient de briser et pour ce faire, réinjecter de la culture partout, comme un générateur d’espoir, de fierté retrouvée, une porte ouverte vers d’autres horizons à construire. Voici le rôle de ces corsaires de la culture.

2eme acte de la guerre de course culturelle : 6 juillet 2013 ! Rendez-vous est pris.

Album photos : http://www.facebook.com/media/set/?set=a.446255222120078.1073741828.114156521996618&type=3

Un grand, énorme merci à l’équipe qui nous a accueillis et aux attachées de presse qui sont de sacrées nanas !

Et plus si affinités

http://www.dunkerque-culture2013.fr/fr/

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com