Le Sens de la fête : mariage, cuisine et dépendances

Alors que Au Revoir là haut et 120 battements par minute raflaient tous les Césars possibles, Le Sens de la fête est étrangement resté dans l’ombre, ce qui est bien dommage, car le film de Tolédano et Nakache a tout de la comédie à succès, intelligente, fine, humaine, en un mot irrésistible.

Au centre de cette nouvelle fable cocasse et tendre, Max. Max est organisateur d’événements, une sorte de wedding planner, qui une fois de plus, doit organiser le mariage d’un client, en dépit des contre-temps, des desiderata du marié, de son ego, des facéties de son personnel, des conflits, des emmerdes, du manque à gagner … Et Max est fatigué de tout ça, fatigué … à deux doigts de tout bazarder, de vendre l’affaire, de quitter sa femme, de se faire plaquer par sa maîtresse … Question : ce mariage sera-t-il le dernier de sa longue carrière ?

Max, c’est Jean-Pierre Bacri, le rôle a été écrit pour lui, avec lui. Du coup l’effet d’identification est amplifié, le personnage encore plus touchant. Car Max, s’il est ironique, pour ne pas dire cynique, reste humain, toujours, attentif envers ses employés qu’il chérit malgré tout, à l’écoute, épuisé mais faisant face. Avec dignité. Avec patience et diplomatie. Et il en faut pour gérer cette équipe qu’il continue d’engager même si les bras cassés y abondent, pour driver le marié et son ego énorme, pour conserver le sens de la fête.

De péripétie en gag, la comédie Tolédano et Nakache se focalise sur des figures également touchantes, un microcosme qui s’agite en coulisses, contre vents et marées, pour faire de cette journée une date inoubliable. Étrangement c’est quand tout foutra le camps, qu’ils y parviendront, dans l’impro, le laisser aller, le lâcher prise. Avant il y aura eu pas mal de clashes, de répliques désopilantes, de tensions burlesques, de crises de rire comme on les aime, justes, nécessaires.

La recette éprouvée dans Nos jours heureux, Tellement proches, Intouchables et Samba fonctionne ici et de nouveau, pour nous rendre plus légers, plus détachés. C’était le but, le film a été pensé durant la sombre année 2015, dans une ambiance lourde de violences et de menaces, comme un exutoire, une poche d’oxygène. Il devient de fait un film feel good à voir absolument, dont il faut abuser sans réserver pour relativiser le monde qui nous entoure, réinvestir de la magie dans les relations humaines.

Et plus si affinités

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Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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