What we do in the shadows : documentaire sociétal et coloc vampirique

On va le dire tout net : titré Vampires en toute intimité pour sa version française sortie en 2015, What we do in the shadows est juste un pur régal et la preuve que le cinéma néo-zélandais possède une bien belle vivacité. A l’origine de ce projet aussi farfelu que réussi, deux petits prodiges, Taika Waititi et Jemaine Clement, comiques reconnus pour leurs frasques de Flight of the Conchords. Ici ils s’attaquent au mythe du vampire, qu’ils dépoussièrent à la dynamite et avec beaucoup d’esprit pour notre plus grand bonheur.

Car What we do in the shadows nous plonge dans le quotidien pour le moins cocasse et animé … d’une coloc de vampires. Viago, Vladislav, Deacon et Petyr partagent leur immortalité et leur maison depuis quelques siècles … et cela n’est pas forcément rose toutes les nuits. Car chacun a son petit caractère, ses petites manies et forcément ça clashe de temps à autre. Bref un véritable sujet de société que filme avec attention une équipe de tournage en mode C’est arrivé près de chez vous, à ses risques et périls bien sûr … Car nos quatre loulous ont quand même besoin de s’abreuver et ce n’est pas forcément évident à l’heure de nouvelles technologies qu’ils ne maîtrisent absolument pas, dans une ville comme Wellington où ils se font virer de tous les bars car trop has been … Précisons que chacun incarne un visage de la légende, double de Vlad Tepes, incarnation du parfait vampire romantique, suceur de sang glam rock … ou nosferatu brut de décoffrage pas forcément subtil …

Autant vous dire que les tours de vaisselle et la prise en charge du ménage ne vont pas de soi dans cette baraque pourrie et souillée de sang, avec ces messieurs pas forcément apôtres de la serpillière et du balais. Des mecs quoi … Heureusement, un nouveau venu, vampirisé par hasard, va apporter la modernité au sein de ce microcosme bien douillet et ouvrir cette joyeuse bande à d’autres rencontres, loups garous en tête … Le film dure 1h22, on ne les voit pas passer tellement ces personnages sont drôles et attachants, leurs mésaventures désopilantes et tendres. L’écriture est juste, l’astuce du documentaire particulièrement pertinente, les effets spéciaux utilisés à bon escient afin d’extraire ces profils de leur monstruosité initiale et souligner leurs gros efforts d’intégration …

Bref ça ne se prend pas au sérieux une seconde, même si l’ensemble est rigoureux et finement observé : c’est pour ça que ça marche si bien et qu’on ne se lasse pas de visionner ce petit bonheur cinématographique. Dernier petit conseil : ne faites pas l’économie de la VO, les dialogues et les accents en valent la peine.

Et plus si affinités

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Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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