Speedlines Mangas : Shokugeki no Sōma

La cuisine, un univers en perpétuelle évolution, toujours à la découverte de nouvelles saveurs. La cuisine, c’est avant tout bien connaître ses ingrédients : de quelles façons peuvent-ils être préparés ? Quel type de cuisson est nécessaire ? Comment les agencer afin de rendre le plat plus appétissant encore ? Et surtout, y a-t-il une possibilité d’innovation ? Quelque part, la cuisine c’est comme les mangas, on débute avec des matériaux bruts, pouvant être transformés de diverses façons. Et avec un peu d’imagination, on a la possibilité de sortir du lot, en créant quelque chose de nouveau. C’est peut-être d’ailleurs grâce à cette ressemblance, que les mangas et la cuisine vont si bien ensemble !

Shokugeki no Sōma est l’un de ces nombreux manga culinaires qui foisonnent depuis quelques années. Ecrit par Tsukuda Yuto et illustré par Saeki Shun, ce sympathique Shōnen est actuellement pré-publié dans le célèbre Weekly Shōnen Jump. Dans la lignée de Mister Ajikko (alias Le Petit Chef), de Yakitate!! Ja-pan et j’en passe, ce Shōnen culinaire respecte les codes de ce style assez spécial en y intégrant une petite évolution dans les réactions démesurées face aux goûts des divers plats cuisinés : une bonne touche d’ecchi. Eh oui pourquoi pas ? Le fan service bat son plein dans presque tous les types de manga, alors tôt ou tard la cuisine devait bien évidemment elle aussi vendre son âme au diable si je puis dire. Mais ne vous inquiétez pas mesdemoiselles, vous aurez vous aussi droit à votre petite dose d’hommes en tenue légère voire en tenue d’Adam lorsque ceux-ci goûteront à divers plats aux saveurs idylliques.

Côté illustrations, de très beaux graphismes d’une qualité indéniable, surtout dans le character design. On y retrouve divers codes très prisés au niveau des expressions, tels que des parties du visage simplifiées, ou encore le mode chibi. Certains gros plans de l’illustrateur mettront aussi un point plus important sur les détails des personnages, donnant un effet beaucoup plus réaliste tout en gardant un style manga. Ce mélange des genres n’est pas déplaisant pourtant et s’intègre même très bien à l’œuvre. Les backgrounds quant à eux sont aussi de très bonne qualité, tout comme l’encrage, ce qui nous indique que les assistants du dessinateur sont loin d’être mauvais.

Côté scénario, on assiste tout d’abord à une mise en place très sympathique autour de Yukihira Sōma, fils du propriétaire d’un restaurant « familial ». Les menus qui y sont servis sont constitués de plats ordinaires généralement japonais. Cependant les plats sont retravaillés, afin de repousser les limites de leurs saveurs. Sōma, en perpétuelle rivalité avec son père, tente à maintes et maintes reprises de créer un menu encore plus innovant que ceux que son père invente. Cependant, jusqu’ici il n’a subi que des échecs et continue pourtant de repousser les pouvoirs de sa propre cuisine.

Harcelé depuis quelques temps par une compagnie hôtelière souhaitant racheter leur terrain afin de construire un complexe, Sōma met au défi une des représentantes de cette compagnie, lui déclarant, qu’il serait prêt à n’importe quelle heure de n’importe quelle journée de lui servir un plat à sa convenance : celle-ci le prendra au mot. Un matin, après que ses gorilles aient dévastés le garde-manger du restaurant, elle le défie à son tour de lui servir un plat de viande juteuse. Relevant son challenge, le jeune homme réussira avec quelques restes et un peu d’imagination.

Malheureusement après tous ces efforts, son père lui annoncera qu’il ferme le restaurant pendant deux-trois ans, afin de venir en aide à un ami on ne sait où. Il lui donnera alors pour « mission » de rejoindre un lycée culinaire d’élite, en lui expliquant que s’il souhaite un jour le surpasser, sa seule solution était de passer par cette école. Nous suivrons donc l’évolution de Sōma dans cette école pas comme les autres, où il défendra avec honneur le style de cuisine qu’il a hérité de son père, malgré les obstacles qui s’interposent devant lui.

Chris Raspail

Posted by Chris Raspail