Vendredi ensoleillé – parvis de la Briqueterie : Les Plateaux battent leur plein tandis que Louis Barreau s’apprête à danser son boléro. Bolero Bolero Bolero pour 1 performeur, est la version de ce chorégraphe, danseur et musicien formé au conservatoire de La Roche-sur-Yon. L’écriture chorégraphique de Louis Barreau émane avant toute chose de l’ostinato rythmique de la partition du Bolero de Ravel. Pendant près de 20 minutes, il va ainsi décliner sa phrase chorégraphique. A l’horizontale ou à la verticale, cette dernière s’inscrit et se développe dans l’espace avec une intensité grandissante. La composition de Ravel est tellement puissante que s’y confronter relève du défi. Louis Barreau nous propose donc une partition dansée s’appuyant parfaitement sur la musique et qu’il déplace de manière minutieuse, la faisant spiraler. La phrase chorégraphique répétée, accumulée, déplacée crée ainsi une figure fractale. Ce n’est alors plus le corps qui se meut mais la musique qui meut le corps et le transporte d’un espace à l’autre, d’une hauteur à une autre jusqu’à l’ultime ascension musicale.
Bolero Bolero Bolero pour 1 performeur par l’ostinato rythmique sur lequel il s’appuie, déclenche rapidement différentes sensations, de puissance bien sûr, de révolte, d’acharnement, de combat, comme si la répétition donnait une force incommensurable. Ici, la force musicale prend toute la place. La danse de Louis Barreau est fluide et l’apparente tranquillité se transforme au fur et à mesure du morceau. Mais il ne se dégage rien de ce duo qu’il tisse avec le morceau de Ravel. Le visage laisse transparaître la physicalité que l’écriture chorégraphie et la présence à la musique demandent, mais pas plus que cela. Il n’est pas ici question d’incarnation. On se laisse porter par cette danse à la couleur pastel (et ce malgré les pantalons et tee-shirt jaunes du danseur) sans autre intention. Une danse sans événement. Un visage sans événement. Une partition qui accompagne une autre partition, tout simplement.
Et plus si affinités