Marsatac 2012 / Mix up Maroc : une belle réalité

Nous vous en avions touché un mot en présentant le festival. Après les avoir vus en concert, confirmation : Mix up Maroc a un bel avenir devant soi.

Pourtant la base du projet est improbable : mettre sur scène les électro rockers du groupe marseillais Nasser, le rappeur Marrakchi Komy … et le maâlem gnaoua Hassan Boussou. Soit trois visions divergentes de la musique. A la rigueur les deux premiers univers peuvent se côtoyer, mais y ajouter un maâlem était chose délicate.

Les maâlems gnaouas sont gardiens d’une tradition, plus encore d’une vision sacrée de la musique. Leurs accords sont rituels, leurs mélodies portent des pouvoirs d’élévation spirituelle, de guérison par la transe provoquée. La transe. C’est là que les trois mondes vont se rejoindre.

Car c’est ce qui va se passer durant l’heure de concert qu’ils nous servent à Marsatac. Un set éblouissant, où les morceaux se succèdent sans se ressembler, chacun privilégiant un univers plus spécifique, celui-ci plus rap, celui-là plus rock, l’autre plus traditionnel, mais tous entraînants, festifs et poignants au possible.

Un bonheur partagé de tous, spectateurs, musiciens, techniciens aussi et c’est avec une énergie rare que Nicolas, le batteur/chanteur, drive l’ensemble, embrayant les compos, stoppant ses drums, reprenant tout en se tournant vers l’ingé son derrière lui en coulisse pour lui demander de nuancer le volume.

Et pendant ce temps Komy de sauter partout sur scène entre les deux autres musiciens du combo phocéen, tandis de Hassan Boussou et ses acolytes enchaînent les pas de danse, tout en slapant sur la guembri ancestrale soudain convertie en instrument hautement rock’n roll. Edifiant !

Edifiant car pas un seul des morceaux n’a été préalablement enregistré. Ces messieurs ne s’appuient sur aucun album préexistant et c’est la deuxième originalité du projet Mix Up initié à la base par le programmateur de Marsatac 2012, Dro Kilndjian, qui en est à son troisième coup après avoir porté Mix Up Bamako et Beyrouth.

Une collection qui attend son quatrième chapitre pour être diffusé à l’occasion des 15 ans de Marsatac, soit l’année prochaine, on attend, on attend ! On attend d’autant plus qu’en rassemblant des rockers, un rappeur et un maâlem, Dro a balancé un sacré pavé dans la mare des intolérances et de l’obscurantisme. Eh oui, ce n’est pas incompatible, c’est même sacrément efficace, et pour avoir été dans la fosse au moment où tout ce petit monde jouait, je peux vous certifier l’effet élévation intellectuelle/transe collective garanti 100%.

Comme quoi l’union méditerranéenne n’est pas un serpent de mer et que l’on peut très bien y arriver sans se taper dessus, en toute tolérance et dans une logique de partage. En témoigne la cordialité qui régnait autour de la table d’interview où ces gentlemen prirent place pour répondre à mes questions, toujours sous la houlette de Robex from Plato-radio. Une belle rencontre, un beau moment, un beau projet. Une belle réalité.

Marsatac 2012 : interview de Mix Up Maroc by Générateurs d’étincelles

Merci aux membres de Mix Up Maroc, à Dro pour leurs réponses ainsi qu’à Robex from Plato-Radio

Et plus si affinités

http://www.marsatac.com/

http://www.mixup.marsatac.com/

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com