Le noir te va si bien : amour fou, massive murder et serpent à sonnette !

Crise climatique, boulot de merde, problèmes de couple, d’argent, ou simplement vague à l’âme : pour tenir le choc, convoquons le combo culture + rire + déjante. Et regardons ce petit bijou du théâtre de boulevard qu’est Le noir te va si bien.

Un sommet de la comédie policière britannique

Datée de 1959, la pièce de Saul O’Hara est un sommet de la comédie policière comme seuls nos voisins britanniques peuvent en trousser. Tâchons de pitcher la chose : d’un côté du ring, nous avons Sir John McLesby, ancien militaire fortuné et veuf inconsolable de ses différentes et multiples compagnes ; de l’autre, la sémillante Lady Lucy Carvaillant, richissime et en deuil de son dernier époux … comme des précédents. Ces deux-là boxent dans la catégorie des tueurs poids lourds, spécialisés dans le mariage/assassinat de masse. Forcément, quand leurs routes se croisent, c’est le coup de foudre. Et le chaos !

Champignons vénéneux, serpent à sonnette et roulette russe

C’est que, malgré tout leur amour, chacun, irrésistiblement, veut éradiquer l’autre pour encaisser l’héritage. Et comme aucun des deux ne compte se laisser trucider sans répliquer, forcément le ton monte. Beaucoup. Beaucoup trop. Ce qui vaut aux proches des mariés pas mal de coups de stress, et au public des crises de fous rires en cascade. Car les ébats de Lucy et John sur fond de champignons vénéneux, de serpent à sonnette et de roulette russe plongent très vite dans le burlesque et l’absurde. Et quand, en prime, c’est Jean le Poulain qui se colle à la mise en scène, donnant au passage la réplique à Maria Pacôme, on ne s’en remet pas.

Une version anthologique

À tel point que cette version est devenue anthologique, une référence, une légende. Une des captations mythiques de Pierre Sabbagh pour l’émission « Au Théâtre ce soir », avec les incontournables Roger Hart pour les décors, Donald Carwell aux costumes… et sur scène puisque le styliste fait une apparition surprise et diabolique dans les dernières minutes de l’intrigue. Que vous dire d’autre sinon que c’est à se tordre, complètement fou, servi par un casting impeccable, dont ces deux monstres sacrés du théâtre à la française qui se lancent à qui mieux mieux dans des impros délirantes évoquant aussi bien Feydeau que Tom Sharpe.

Le mot de la fin ? Rendez-vous aussi vite que possible sur le site de l’INA pour profiter de ce pur bijou comique et vous vider les méninges. En plus c’est gratuit pour trois mois !

Et plus si affinités ?

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Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com