From Hell / De la BD au film : steampunk, Johnny Deep et tueur en série

Après l’opéra de Mozart Don Giovanni porté à l’écran par Joseph Losey, abordons aujourd’hui un autre cas d’adaptation : From hell, bande dessinée légendaire américaine d’Alan Moore et Eddie Campbell a marqué les esprits en explorant par le menu l’identité à ce jour encore inconnue de Jack l’Eventreur et la raison de ses meurtres.

Les deux auteurs choisirent de broder sur l’hypothèse Duc de Clarence/ Docteur Gull /complot maçonnique établie par Stephen Knight.L’intrigue engendre 10 volumes publiés de 1991 à 1996 pour être ensuite édités d’un seul bloc de quelques 500 pages. Une véritable saga que Albert et Allen Hughes vont mettre 6 ans à scénariser pour ensuite le réaliser en 2001 avec un casting des plus impactants : Heather Graham, Ian Holm, Robbie Coltrane et Johnny Depp, impressionnant dans son interprétation du détective Abberline.

Ils nous invitent tous à plonger dans une enquête à rebondissements deux heures durant, rythmées par des meurtres effroyables et un suspens haletant, construit autour d’un secret royal qu’il faut à tout prix protéger. Imaginez un héritier de la couronne, une maîtresse protestante, un enfant bâtard, un groupe de prostituées complices, un médecin fou, des illuminati, un fin limier opiomane …

Vous n’avez ici qu’une vague idée de ce qui vous attend, mais qui légitime clairement le titre, du reste inspiré des premières lignes d’une lettre envoyée par Jack l’éventreur à la presse. Le côté réaliste du film ne s’arrête pas là qui nous entraîne dans les bas-fonds de White Chapel à l’époque victorienne, reconstitués avec une précision affolante autant que sordide.

Entre train suspendu, fumées d’usine, dortoirs pour miséreux, Londres est dépeinte telle qu’elle était, sans pitié, socialement cloisonnée et abjecte. Même chose pour les meurtres et les blessures infligées sur des mannequins élaborés spécialement et qui respectent les rapports d’autopsie de l’époque.

En bref c’est un film aussi prenant que dur, qui vous tient en haleine jusqu’à la dernière seconde et dont les instants ultimes apportent une infime lumière après 120 minutes de ténèbres.

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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