Francofolies : Christophe Willem nous parle de son Message personnel dédié à Michel Berger

Après Brigitte qui avait revisité l’univers de Daniel Balavoine l’année dernière, c’est au tour de Christophe Willem de se voir attribuer la carte blanche des Francofolies avec Message Personnel, une relecture de l’oeuvre de Michel Berger. Rencontre avec l’artiste qui s’apprête à sortir son cinquième album.

Comment vous est parvenue cette belle proposition ?

Via le directeur des Francofolies Gérard Pont. Il m’a contacté il y a maintenant quelques mois pour me parler de la carte blanche du festival. J’ai été très flatté qu’il pense à moi. Cette soirée unique existe depuis maintenant plusieurs années dans le festival. Les artistes Daho, Balavoine, Bashung ou Renaud y furent célébrés par des chanteurs français plus jeunes. En août 2017, nous fêterons les 25 ans de la disparition de Michel Berger, un artiste qui m’est cher. Je trouvais alors logique que la soirée revisite son répertoire, soit comme une redécouverte, une relecture. Très rapidement l’idée de travailler avec le pianiste Yvan Cassar s’est imposée. Nous proposerons, humblement, un concert qui fera la part belle aux sublimes mélodies et textes de l’auteur.

Qu’incarne pour vous Michel Berger ?

Il a bercé toute mon enfance avec ses nombreux tubes. Ma mère était une grande fan de l’artiste et je me souviens que son décès l’a énormément affectée. Quant à moi, j’étais bien trop jeune pour me souvenir de sa disparition. Aujourd’hui et à l’écoute de son œuvre, il m’apparaît comme un écorché vif qui ne vivait que pour sa musique. J’ai le sentiment d’un être vrai, entier tant dans l’amour de son art que sa vie privée.

Quel sera le répertoire de votre Message personnel?

Je ne souhaitais pas me cantonner à un seul album comme il a été coutume de faire lors des précédentes cartes blanches. Je trouvais cela trop réducteur au regard de l’immense répertoire de Michel Berger. Pour le concert il y aura bien évidemment des classiques tel que « Paradis Blanc » tout comme des chansons inconnues telles « Je reviens de loin ». Michel Berger a écrit aussi des perles pour d’autres artistes : « Tennessee » (Johnny Hallyday) ou encore « Évidemment » pour France Gall, chanson que j’affectionne particulièrement. Je la trouve solaire. Je chante aussi « Monopolis » tirée de l’opéra-rock Starmania.

Les Francos vous laissent-elles entièrement libres de penser la soirée, Yvan Cassar et vous-même ?

Totalement libres. Cette soirée est un peu le projet-chéri des Francos. Ils se font plaisir à eux-mêmes autant qu’à nous. Dès le moment où les organisateurs ont saisi et validé la couleur de notre projet, ils nous font entièrement confiance. Nous avons calé pas mal de rendez-vous avec Yvan ces derniers mois pour réécouter à quatre reprises l’intégralité de l’œuvre de Michel Berger. Nous avons très rapidement pris l’option d’un piano-voix d’une heure et demie. Comme il était hors de question de faire un karaoké géant, il m’a fallu faire un choix drastique dans les chansons. Éliminer celles où je ne pouvais rien apporter de neuf, rien incarner de différent. Michel Berger reste le petit prince de la chanson française, ses mélodies et ses textes sont mythiques. Tout y est sensible et il ne s’agit donc pas de faire du show comme j’ai su le faire à mes débuts dans la Nouvelle Star mais bel et bien de proposer une relecture musicale par un autre artiste en insufflant le plus d’humilité et de poésie possible.

On sait que la femme de Michel Berger, France Gall, protège avec passion l’héritage de l’artiste. A-t-elle donné son feu vert pour ce show ?

Quand Gérard Pont lui a parlé du projet, elle était contente de notre proposition, de savoir que nous proposerons une soirée très épurée. Des personnes de son entourage m’ont également rapporté qu’elle était touchée de la démarche. Je ne sais si elle sera présente à Le Rochelle lors du concert, encore moins si elle appréciera.

Ce ne sont pas vos premières Francos ?

Non en juillet 2008 à l’occasion de ma première tournée, je suis passé sur la Grande Scène de Saint-Jean d’Acre avec Thomas Dutronc et Vanessa Paradis puis j’étais également présent l’année dernière dans le cadre de ma dernière tournée avec mon album Paraît-il. On peut donc dire que je connais bien les Francos. Pour moi La Rochelle reste le fief absolu de la musique francophone grâce à son formidable festival. La programmation est un savant mélange de ce que propose la chanson française actuelle. Regardez cette année encore l’éclectisme de la programmation.

« Lorsqu’on vous propose de faire la carte blanche des Francofolies, deux sentiments se bousculent : l’excitation et l’intimidation » disiez-vous récemment à propos de Message personnel. Et à trois semaines du show, dans quel état êtes-vous ?

Absolument serein. Je suis habité par le plaisir de chanter ce concert, je ne peux véhiculer que du positif. Je n’ai donc pas peur. Je suis juste impatient d’y être.

Et sans doute impatient aussi de sortir 5, votre nouvel album ?

Exact : il va paraître le 29 septembre. Il sera dans la veine de ce que j’ai proposé avec Inventaire mon tout premier album. Je l’ai écrit avec Aurélien qui a travaillé essentiellement sur mes lives. Je me suis totalement investi dans l’écriture des paroles dont je souhaitais qu’elles reflètent toutes les facettes de ma personnalité. Aussi si le premier single « Marlon Brando » est très groovy et solaire – ce qui me semblait plutôt bienvenu pour un titre estival – l’album proposera aussi des titres bien plus dark. Cependant vu le contexte actuel il m’apparaissait plus frais de proposer comme premier single « Marlon Brando ». Il ne faut pas oublier que nous ne sommes que des chanteurs et là pour proposer à défaut de légèreté un échappatoire à notre quotidien bien trop anxiogène.

Mille mercis à Christophe Willem pour son temps et ses réponses.

Et plus si affinités

https://www.christophewillem.com/

http://www.francofolies.fr/artistes/carte-blanche-a-christophe-willem

Enregistrer

Enregistrer

Cédric Chaory

Posted by Cédric Chaory

Attaché de presse de son état, Cédric Chaory est un fin connaisseur de l'industrie du spectacle, par ailleurs danseur et passionné de théâtre. Quand il ne nous parle pas de chorégraphie, il chronique des expositions ou des livres qu'il a aimés.

Website: http://cedricchaorycommunication.fr/