Detective Dee – La Légende des rois célestes : Sherlock Holmes à la chinoise ?

Et tant qu’à faire à l’heure où la dynastie Tang creuse son trou dans l’Histoire de l’Empire du Milieu, ouvrant une ère de prospérité et de richesse culturelle. Nous sommes aux alentours de 650 après J.-C. et c’est un jeune héros, tout juste intronisé par l’Empereur dans sa fonction d’enquêteur, qui doit une nouvelle fois affronter l’ambition démesurée de l’Impératrice, sur fond de meurtres mystérieux, de complot vengeur et de magie noire.

Troisième opus de la série amorcée par le réalisateur Tsui Hark en 2010 avec Le Mystère de la flamme céleste, La Légende des rois célestes poursuit La Légende du Dragon des mers sorti en 2013 avec autant d’efficacité que de spectaculaire. A n’en pas douter les blockbusters signés Hark cumulent un sens inné du grandiose et de la démesure, qu’il s’agisse des décors, des costumes, des effets spéciaux ou des scènes de combat, pour servir des histoires accrocheuses portées par des personnages hauts en couleur.

Ajoutons le caractère tortueux d’intrigues policières qui ramènent toujours à la confrontation entre la menaçante Wu et le perspicace Dee, et nous aurons une vision assez nette de cet univers cinématographique, qui conjugue énergie et grâce dans un surprenant ballet d’acteurs au mieux de leur forme. Précisons par ailleurs que chaque épisode de cette trilogie a son identité propre : la scène d’introduction de La Légende du Dragon des mers est juste stupéfiante, de par ses cadrages, sa luminosité, tandis que le troisième volet, équilibre effets spectaculaires (la séquence du dragon ou des statues qui s’animent) et émergence de personnages secondaires comiques.

Doucement le scénario, plutôt conventionnel sur le premier volet, s’humanise, s’allège, même si le suspens demeure, intense et prenant, animé par l’incroyable inventivité d’un héros visionnaire qui a réellement existé, véritable Sherlock Holmes à la chinoise. La qualité esthétique de la photographie, de la mise en scène, rappelle par ailleurs l’exigence d’un Yang Zhimou, tout en distillant sa poésie propre. Nous avons savouré chaque seconde de ce triptyque sidérant par sa qualité et sa maîtrise, heureux de découvrir ce cinéma d’aventures où l’élégance est dynamique et surprise à la fois, où les combats se déclinent comme autant de chorégraphies subtiles, où les gestes ont la précision du théâtre.

Et plus si affinités

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Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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