Chine, le pays de la censure – Si j’étais Pékinois : qu’en est-il du web à la chinoise ?

Eh bien ma foi, si l’on en croit la web série Si j’étais Pékinois, environ 1,4 milliard d’habitants de la Chine vivent la cyber contradiction d’être hyper connectés tout en étant ultra censurés. Et le documentaire produit par Hikari nous le démontre en 6 mini-épisodes autopsiant un réseau contrôlé par l’État où journalistes, influenceurs, youtubeurs, live streamers, vendeurs et lanceurs d’alerte sont incorporés dans un système de propagande d’une rare efficacité.

Le premier volet de la série plante le décor. La technique est simple :

  • posséder ses propres réseaux internet,

  • couper les chinois de l’extérieur en proposant une offre équivalente,

  • noyer la foule des internautes dans un tsunami de contenus divers certes mais totalement superficiels.

L’actu y est mise en scène de toutes les manières imaginables, les infos y sont tronquées et façonnées, on y filme tous les gestes du quotidien même les plus banals, bref il s’agit de saturer l’espace et les cerveaux, notamment ceux d’une jeunesse hyperconnectée métamorphosée en cannibalo-consommateurs.

Suivent 5 portraits express de figures incontournables des social media chinois, depuis le journaliste à la solde du pouvoir jusqu’au lanceur d’alerte/délateur en passant par la youtubeuse comique ou le live streamer spécialisé dans le rouge à lèvres. Tous ont trouvé leur place dans cette mécanique bien huilée où les consciences sont orientées vers l’équation « J’achète donc je suis ». Étonnant pour un régime communiste qui s’y retrouve pourtant pour contrôler les esprits … et driver sa population, quitte à rappeler aux influenceurs la ligne rouge ne jamais dépasser.

Mais à y bien regarder, notre propre approche du web et des réseaux sociaux diffère-t-elle de celle des habitants de l’Empire du Milieu ? L’ultra-consommation comme moyen d’étouffer toute contestation fait depuis longtemps partie de l’arsenal capitaliste pour cornaquer les foules et endormir toute velléité révolutionnaire. Le système chinois devient ainsi un reflet révélateur de nos propres dérives, un signal d’alarme à ne pas négliger alors que les chantres du marketing et de la comm’ politique s’emparent de ces réseaux pour mieux manipuler l’opinion.

Et plus si affinités

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017626/si-j-etais-pekinois/

http://www.hikari.media/presentation.html

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com