Album : Afrikan Sciences – Circuitous

Alors que le genre afro-futuriste est célébré jusque dans les suppléments week-end de vos quotidiens, il est grand temps de revenir sur cet album sorti fin 2014, et qui résonne toujours comme une superbe odyssée électronique.

Voyez déjà cette pochette noire et or, étrange figure élaborée par Louis Reith et Bill Kouligas, qui annonce la couleur : celle du mystère, d’un trésor soul instrumental comme on en découvre une poignée par décennie. Pour, ensemble, nous situer, remontons à l’album de Flying LotusLos Angeles (2008), qui offrait de nouvelles perspectives aux beatmakers, où abstraction rimait avec évocation à travers le portrait d’une mégalopole. Ou encore à l’anglais Actress (déjà responsable d’albums, remixes et lives parfois incroyables) reprenant lui-aussi à son compte l’idée de city-guide nocturne, éventuellement dansant, souvent fascinant).

On pourrait ajouter encore quelques noms d’artistes et titres d’albums pour dessiner un nouveau cosmos, voisinant avec admiration l’oeuvre de Sun Ra. Avant que l’appellation devienne complètement galvaudée, reconnaissons une qualité quasi indiscutable à Circuitous: l’immersion. Sur près de 80 minutes, Eric Douglas Porter a choisi l’innovation, nous donnant l’impression de découvrir le fruit de ses recherches en simultané. Exercice périlleux et effrayant, piège jazz-rock menaçant …

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photo credit Prisca Lobjoy

C’est tout l’inverse ici. Et si la densité de chaque titre est un peu inquiétante à la première écoute, elle se transforme vite en superbe récit d’exploration. Les genres musicaux (broken-beat, bass-music, hip-hop, ambient, free…) se fondent dans un labyrinthe électronique. Un énième rêve de science-fiction musicale, mais qui parvient à éviter la citation trop marquée, qui tient l’auditeur entre surprise et sidération, accélérations et contemplation.

Et plus si affinités

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Thomas Malésieux

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