Reflet d’artiste / Turn Steak – Drifting away : Julien Appert revient sur les vidéos du live.

Peux-tu te présenter et nous expliquer ton travail ? Quel est ton parcours ?

Et bien j’ai commencé par des études d’arts plastiques, je voulais être peintre. C’était un rêve d’enfant : faire de la peinture toute la journée. Je me suis vite orienté vers le spectacle vivant et j’ai délaissé la peinture pour me consacrer à la musique. J’ai fait de la musique avec un groupe de rock pendant presque dix ans. Et puis ça a été la découverte de l’électro et de son univers visuel beaucoup plus riche que celui du Rock. Je me suis lancé corps et âme dans le VJING qui n’avait pas spécialement bonne réputation à l’époque. J’ai tourné avec le pseudo « l’œil dans la main » pendant pas mal d’années. De ces deux expériences est né le travail que je fais avec TURNSTEAK. Nous avons construit un véritable set audiovisuel, une sorte de réflexion sur les esthétiques de la musique et plus particulièrement le Glitch.

Comment as-tu rencontré les Turn Steak ? Comment est venue l’idée d’un travail commun sur le set ?

On est originaire de même coin avec les TURNSTEAK, on s’est rencontré à la Grange à Musique (la SMAC de Creil). On a d’abord partagé la scène sur des concerts et puis l’envie de bosser ensemble est tout de suite venue. Nos boulots respectifs nous branchaient bien et puis pour ma part c’est le côté ultra pro des copains qui m’a motivé à bosser avec eux. J’adore bosser avec eux, ils sont réactifs, créatifs et ils me laissent faire comme bon me semble toujours en donnant un avis pointu sur ce que je propose.

Comment avez-vous procédé pour élaborer le projet (choix des images, mise en place de l’écran, rythmique de la projection, …) ? Qu’est-ce qui a justifié ces choix ?

On a beaucoup réfléchi au contenu et à la forme de l’écran. On a passé beaucoup de temps à parler de ce qui pouvait se dégager de leur musique, vers quoi ce style renvoyait, quel était le message de leur musique. C’est un boulot qui se ferait assez facilement dans un groupe avec un chanteur et des paroles. Mais là, la narration du set est différente, elle se compose dans des esthétiques musicales. Nous avons donc découpé le set en plusieurs blocs narratifs que nous avons travaillé un par un. De chaque bloc narratif est ressorti une idée qui s’est transformée en image et en référence.

Il existe beaucoup de sets incluant des projections. En quoi celui des Turn Steak est-il différent ?

En effet il existe beaucoup de groupes qui ont appréhendé la vidéo dans leur set. Je ne sais pas si celui des TS est si différent des autres. En tout cas une des pistes sur lesquelles nous avons insisté est vraiment la forme de l’écran. Nous ne voulions pas d’un écran genre cinéma en fond de salle, nous avons donc opté pour un objet qui est déjà une scénographie en soi. L’idée est que la vidéo prenne vie sur scène comme si c’était un autre membre du groupe. Le fait qu’il y ait de la profondeur derrière l’écran ouvre véritablement la scène et lui donne du corps. En plus de ça le jeu du Mapping donne un effet assez sympa et quand les lumières s’y prêtent, l’écran prend tout son sens.

Comment procèdes-tu pour gérer les projections durant les concerts ? Quelle part laisses-tu à l’improvisation ?

L’avantage d’avoir travaillé par bloc narratif nous permet de pouvoir jouer comme on veut avec les contenus. Il n’y a rien de fixe dans le set visuel, tout est joué en live. Ce sont des boucles vidéo que j’ai créé spécialement pour ce set. On peut aussi, suivant les conditions, intervertir des blocs et remanier le set comme bon nous semble. Le principal est de rester dans le bon « discours » visuel.

Selon toi qu’est-ce que la vidéo apporte au set ?

La vidéo offre des choses au set des TS, elle apporte une autre forme à leur message. Tout d’abord elle est un objet sur scène et en ce sens elle alimente l’image de scène. Et puis ce sont des pistes pour le public, des pistes vers une narration. C’est peut-être ce qui manquait dans leur set, une syntaxe visuelle.

En tout cas je pense que pour l’instant nous sommes sur la bonne piste, nous avons beaucoup de retours positifs sur le sujet.

Nous avons aussi beaucoup d’idées pour la prochaine création, mais on t’en dira plus après. J

Mise en place de l’interview : Delphine Neimon / Elliot Emery


Merci aux Turn Steak, à Julien Appert, Lico pour leur temps, leurs réponses.

Merci également à Benoît Joubert de Aimez-vous Brahms ? pour ses explications.


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Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com