PDB 2012 – Le Off : interview de Marine Serpault, programmatrice pour la scène Pression Live.

Depuis le temps que nous vous bassinons avec le Printemps, il serait temps que nous vous emmenions faire un petit tour dans le Off. On a d’ailleurs entamé le périple avec NOTRE Découverte à nous, The ARTchemists, à savoir John Morillion. Or figurez-vous que nous avons retrouvé ce beau et talentueux garçon sur la scène Pression Live.

La Scène Pression Live, c’est le territoire de Kronenbourg. Les fameuses Brasseries ont toujours été persona grata à Bourges comme l’explique Daniel Colling : « BK est depuis toujours le partenaire du Printemps. Je suis d’origine alsacienne et je voulais une bière brassée en France. BK, le plus grand brasseur français ne fait pas que vendre de la bière, mais nous apporte aussi de nombreux services dont nous sommes ravis : stands, comptoirs, … et une scène. »

Une scène où cette année se sont produits, outre John Morillion, Success, Elephanz, Fuel Fandango, The Chase, pour ne citer qu’eux. Une prog de qualité, triée sur le volet, qui n’a rien à envier à l’affiche officielle ni aux Découvertes … et qui fait l’unanimité, que ce soit sur ce festival ou d’autres, puisque Kronenbourg intervient par aileurs sur les festoches suivants : les prochains festivals : Nuits Sonores (16‐20mai), Art Rock (25‐27 mai) Garorock (8‐10 juin), Hellfest (15‐17 juin), Le Rock dans tous ses Etats (29‐30juin), Sonisphère (7‐8 juillet), Musilac (13‐15 juillet), Les Francofolies (18‐22 juillet), Les Vieilles Charrues (19‐22 juillet), Bout du Monde (3‐5 août) La Route du Rock (10‐12 août), Rock en Seine (24‐26 août), Marsatac (27‐29 septembre), La Fiesta des Suds (13‐28 octobre).

Beau palmarès que voilà : on le sait, bière et rock, l’histoire d’amour dure depuis longtemps. Il n’en demeure pas moins qu’avec pareilles références, hors de question de programmer n’importe qui n’importe comment. L’idée nous est donc venue d’aller voir qui s’occupe de la chose. Et d’entrer en contact avec Marine Serpault, en charge d’une programmation Kronenbourg pour le Printemps qui nous a surpris par son efficacité.

La dame s’est gracieusement prêtée au jeu, répondant à nos questions avec la rigueur, la précision et l’honnêteté qui caractérisent son travail.

Peux-tu te présenter ? Nous expliquer ce que tu fais ?

Je suis une indépendante qui crée du lien entre des partenaires privés et des groupes de musique. Pour en arriver là, j’ai d’abord bossé pour des tourneurs/diffuseurs en communication & production, puis pour des agences d’évènementiel en tant que chef de projet musique. Fort de cette double expérience, je me suis lancée en indé afin d’avoir la liberté de choisir les dossiers sur lesquels m’investir mais surtout d’avoir la possibilité de créer de nouveaux projets, de nouvelles relations. En somme mon job consiste à répondre pertinemment à des demandes choisies, qu’elles soient issues de partenaires privés ou de groupes/festivals désireux de s’allier les uns aux autres, et de mettre en relation ces personnes autour d’un projet commun.

Qui s’occupe de ce secteur sélection d’artiste/programmation sur festival chez Kronenbourg ?

Chez Kronenbourg, une personne interne à la société est responsable de l’ensemble des activations musique. Elle gère notamment les partenariats dans leur ensemble, définit l’image de la marque dans le secteur musique, détermine les lignes directrices annuelles, etc.

Pour ce qui concerne plus spécifiquement la programmation, plusieurs formules existent : ou cette dernière est directement assurée par les programmateurs des festivals concernés par un partenariat, ou la marque fait en effet appel à moi, comme c’est le cas depuis 3 ans pour le Printemps de Bourges.

Comment vous organisez-vous ?

Durant toute l’année, je lis l’actualité musicale, je vais à des concerts/festivals… en résumé je traîne mes oreilles et mes yeux un peu partout. Je répertorie les groupes vus/entendus dans un tableau avec des commentaires personnels sur leur musique, leur présence scénique, leur projet, leur actualité etc. Cette première partie est mon quotidien.

Quand approchent les périodes de programmation, je ré-écoute, note les évolutions des groupes, retourne les voir en live, etc. Certains se démarquent alors. Je crée donc une programmation idéale à mon sens, qui répond aux exigences techniques de la scène dont j’ai la charge, des lignes directrices données par la marque commanditaire… Puis selon les disponibilités, les groupes viendront ou non jouer sur le festival.

Sur quels critères choisissez-vous les artistes programmés ?

Très clairement je laisse complètement faire mon feeling. Je peux prendre un groupe dont l’album m’a plu mais qui n’est pas exceptionnel en live et à l’inverse un groupe dément sur scène mais dont l’album n’est pas aussi prenant. Il n’y a pas de règles définies sur ce point. Finalement ma programmation est assez personnelle et reflète ce qui m’a percuté dans l’année.

Par ailleurs je reste assez libre dans mes choix dans la mesure où je n’ai pas, comme beaucoup d’autres programmateurs, de contraintes économiques via une billetterie ; c’est à dire que la scène étant en accès gratuit, l’objectif est vraiment pour moi de donner à voir des groupes pour lesquels le public n’aurait pas forcément acheté de place (groupes découvertes, groupes étrangers, etc.).

J’aime aussi programmer des groupes non accompagnés c’est à dire qui n’ont ni tourneur, ni label… j’ai envie de laisser une place à des groupes qui en valent le coup à mon sens, mais qui n’ont pas encore (ou peu) eu la chance d’être remarqués par des professionnels.

Certains, comme John Morillion en région Picardie, ont été recalés aux Découvertes ? Cela joue-t-il dans votre choix ?

Non. Je travaille certes en collaboration avec le Réseau Printemps et Le Printemps, mais mes idées sont déjà plus ou moins arrêtées avant que les résultats des Découvertes & la prog officielle ne tombent. Toutefois il est fréquent que je sois intéressée par des groupes en course pour les découvertes ou pour le « in »… dans ce cas, je suis donc moi aussi pendue aux lèvres de l’annonce des résultats pour savoir si oui ou non je pourrai faire tel ou tel groupe.

Comment déterminez-vous votre programmation pour coller à celle du Printemps (choix esthétique, horaires, …) ?

Les horaires sont ceux de la soirée (19h/23h), ce qui est à mon sens le plus cohérent dans la mesure où c’est le moment où il y a le plus de monde. Techniquement, c’est aussi plus confortable pour les groupes (qui font leurs balances l’après midi) mais également plus glorifiant pour les lives avec une mise en avant avec le plan de feu.

Pour ce qui est des choix esthétiques des line up de chaque soir, ils ne sont pas forcément en phase avec le prog officielle. Quelqu’un qui aime l’electro ira à la Rock’n Beat le samedi. Mais ce même soir que fera quelqu’un qui n’aime pas l’électro? C’est la raison pour laquelle je ne fais pas de line up exclusivement électro le samedi et privilégie la pop ou le rock, afin que chacun y trouve son plaisir musical. En somme la prog officielle du Printemps étant superbe, pourquoi challenger? Ce n’est pas le but.

En quoi êtes-vous des acteurs de poids dans la mise en lumière de jeunes artistes ?

Je ne sais pas si cette scène est une actrice de poids mais quoi qu’il en soit le but est en effet de permettre à des groupes qui n’en auraient pas eu l’occasion de venir jouer à Bourges.

Je crois en les groupes que je programme, j’aspire à leurs développements et en leurs donnant une place, j’espère participer à leurs réussites.

Merci à Marine Serpault pour ses réponses.

Et plus si affinités

http://www.myspace.com/pressionlive

http://m.pressionlive.com/index

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com