La Femme du Ferrailleur : l’intrigue est simple …

L’intrigue du film La femme du ferrailleur est simple : Nazif, ferrailleur bosniaque, a 10 jours pour rassembler l’argent nécessaire à l’opération de son épouse Senada, victime d’une fausse couche. Sans cette somme, pas de curetage, et sa femme mourra. Or cette somme, Nazif ne l’a pas. Comment pourrait-il, lui qui n’a même pas de quoi payer son électricité ?

L’indifférence des uns, l’impuissance des autres

L’intrigue est simple… et effrayante. Car de clinique en hôpital, partout les portes se ferment, dans ce pays encore en cendres des conflits ethniques, où le système social ne fonctionne pas, où il ne fait pas bon être pauvre. Les portes se ferment alors que Senada meurt à petit feu d’infection dans l’indifférence des uns, l’impuissance des autres.

L’intrigue est simple… et réelle. Cette histoire a vraiment eu lieu, et ce sont ses protagonistes qui la rejouent comme une catharsis devant la caméra de Danis Tanovic, caméra soudain intimiste qui scrute les visages angoissés de ce couple : entre la femme silencieuse de douleur et le mari éperdu, un lien puissant d’amour, le sens des responsabilités, un couple qui se soutient.

L’urgence de la survie

L’intrigue est simple, qui reflète les ruines d’un pays dévasté, et les efforts quotidiens des hommes pour y survivre, entre anonymat de la masse et soutien du microcosme. Ici Nazif trouve un appui auprès de ses voisins, de ses amis, de sa proche famille, l’Etat ne fait rien pour lui, pour sa compagne et ses gosses. Il devra se débrouiller seul, comme au flanc de cette colline qu’il gravit avec peine dans la neige, en quête des déchets de métal qu’il vendra un prix dérisoire.

L’intrigue est simple… et menaçante, car la quête de ce Sisyphe moderne ramène aux fondamentaux, quand les biens de consommation ne servent plus de rien, face à l’urgence de la survie. S’y mirent nos propres détresses, si un jour nous perdions ces droits chèrement acquis aux soins et à la sécurité, à la paix et à la prospérité.

L’intrigue est simple et le film est à voir, comme un regard sur une vérité que nous ne voulons pas regarder, un destin qu’il conviendrait de conjurer dès à présent.

Et plus si affinités

Pour en savoir plus sur le film La femme du ferrailleur, consultez le site de Zootrope Films. Le film est également disponible en DVD.

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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