Solidays 2013 / Beady Eye : « It’s just rock’n roll »

Oui : les Solidays nous les avons sillonnés avec l’idée de démontrer la portée du geste artistique explicatif et motivant. Certes et cela a quelque peu impacté notre visibilité sur les concerts. Pas vraiment un souci selon nous, puisque tous les média présents (et il y en avait, croyez-moi) s’étaient concentrés sur les live.

Il faut dire que l’affiche était belle. Eclectique, séduisante, pleine de peps. Avec au finish le dimanche soir, Beady Eye. Le combo de Liam Gallagher. Là pour le coup impossible, inenvisageable que je rate ça. Grande fan d’Oasis que je suis, frustrée de ne jamais les avoir vus sur scène, j’avais là enfin l’occasion de voir l’un des Gallagher brothers dans ses œuvres.

C’est donc sagement que je me positionne devant la scène Paris, attendant l’entrée des 6 musicos qui débarquent à l’heure ou presque. Andy Bell, Gem Archer, Chris Sharrock, anciens d’Oasis auxquels se sont ajoutés Jay Mehler et Matt Jones : habillés de noir, lunettes de soleil, ils se positionnent et attaquent le set. Réglés comme du papier à musique. Une froideur toute britannique, la morgue des rockstars blasées, ce petit rictus méprisant aux lèvres : Liam Gallagher enchaîne les morceaux sans émotion, sirotant sa bière entre deux couplets.

Lisse, imperméable comme son blouson, détaché, cette manière caractéristique de se pencher devant le micro, déhanché comme un défi, une provocation constante, Liam Gallagher est définitivement le frontman d’un groupe pensé comme un gang de bad boys, de mercenaires musicaux. Tout droit sortis d’un film de Guy Ritchie. Snatch en musique (pas pour rien que « Fuckin’ in the bushes » fait partie de la BO, sonorisant la mémorable scène de boxe). La continuité d’Oasis, prétendent les critiques. Et on le sent direct sur certaines attaques, dans les riffs de guitare, les rythmiques, les thèmes.

Le répertoire des deux albums y passe, « Flick of the finger », un magistral « Shine a light » balancé comme une gifle, un crachat, et le final sur « Bring the light », avec le Liam descendant du plateau pour longer les crash barrières en saluant les 1ers rangs, et s’éclipser ensuite par un côté tandis que les musiciens terminent le morceau. Rien à dire, c’est calé, rôdé, … trop mécanique par moment, trop affecté quand le Liam, semble lire le texte d’une chanson inscrit dans sa paume, comme s’il avait oublié les paroles, en mode « j’en ai rien à foutre de vous, les mecs … ». Mouais, ça c’est pour la galerie, le personnage. Mais il y a une faille, un éclair cependant, une brisure de taille, qui sépare le concert en deux : « Rock’n roll star » qui l’espace de quelques minutes ramène Oasis des limbes, une ombre brûlante recouvrant le public, fait frémir les murs, le ciel.

Après cette chanson, on sent le Liam et ses boys plus libres, plus denses, soulagés, …un truc s’est passé, … qui va les porter jusqu’à la fin du set, que le chanteur quitte en vedette, … seul. Jusque dans la berline qui l’attend en backstage pour le ramener au village des artistes, ses musiciens suivant en van. C’est un profil, à peine une ombre que je distingue derrière les vitres fumées de la limousine de luxe, l’éclair des verres sombres reflétant le soleil couchant. Seul. « It’s just rock’n roll » … tout est dit ?

Album photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.481292118616388.1073741844.114156521996618&type=3

Et plus si affinités

http://www.beadyeyemusic.com/

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

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