De lui-même le titre de la nouvelle exposition accueillie par la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image s’annonce haute en couleurs : c’est d’une mutation d’envergure qu’il s’agit, celle déclenchée par ces deux magazines mythiques du 9eme art sur les dernières vingt-cinq années du XXeme siècle.
Ils viennent de vous le dire. Bye bye les grands piliers de la BD traditionnelle : Astérix, Tintin, Lucky Luke et leurs camarades vont désormais devoir partager l’affiche avec les talents découverts parJean-Pierre Dionnet, Jean « Moebius » Giraud, Bernard Farkas, Philippe Druillet et Philippe Manoeuvre qui orientent Métal hurlant dans les zones sombres et sans limites de la sci-fi et le fantastique.
Soudain le trait se libère, les thèmes s’enrichissent, les scénarii se diversifient : rien n’est trop fou, trop dense, trop merveilleux. La narration se métamorphose, se dégage des pesanteurs. (A Suivre) viendra 3 ans plus tard, fondée par Didier Platteau et Louis Gérard pour fouiller les arcanes d’une écriture plus complexe, proche du roman dessiné, doublé de l’exigence esthétique du noir et blanc.
Le parcours de l’expo est chronologique ce qui met en lumière les univers visuels et la patte de chaque auteur impliqué, leur fusion, l’exigence, la rigueur qui accompagnent cette dinguerie innovatrice, marquée par les chartes graphiques d’Étienne Robial qui façonne les deux revues. Au finish ces messieurs ont beau prétendre être une bande de fêlés, ce sont eux qui vont sortir la BD de l’univers enfantin pour en faire une forme artistique adulte, travaillée, aboutie et visionnaire.
Et plus si affinités
http://www.citebd.org/spip.php?rubrique450
